Religion et Constitution : Quand le PS a des visions06/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1914.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Religion et Constitution : Quand le PS a des visions

Emporté par son zèle à défendre le «oui» à la Constitution de Giscard, que Chirac a soumise à la décision des électeurs français, appelant à approuver d'un même élan cette Constitution et à plébisciter Chirac, le Parti Socialiste se vante dans un tract d'avoir obtenu la reconnaissance «du caractère laïque de l'Europe». C'est un très, très gros mensonge. Et mentir, n'est-ce pas un péché?

En réalité, la référence au caractère laïque de la Constitution n'y figure nulle part. Tout au plus, n'y figure plus explicitement, comme cela figurait dans un projet initial, la référence aux «racines chrétiennes» de cette Europe. Par contre dès les premières lignes du préambule, il est précisé que cette Europe s'inspire «des héritages culturels, religieux et humanistes, à partir desquels se sont développées les valeurs universelles...» Oser prétendre, et nous demander d'avaliser l'idée que l'héritage religieux des nations européennes a contribué à forger les valeurs universelles qui régneraient aujourd'hui, c'est pour le moins abusif. D'autant qu'il y aurait beaucoup à dire sur ces prétendues valeurs universelles, qui sacrifient à la religion du fric, bien plus qu'aux généreux principes qui figurent en France au fronton des bâtiments publics.

D'ailleurs, la commission des Épiscopats de la Communauté européenne, qui est composée d'évêques européens, a bel et bien vu dans le préambule de cette Constitution la reconnaissance fondatrice du christianisme. «Le traité constitutionnel, déclare-t-elle, tire son inspiration des traditions spécifiques qui ont formé l'Europe et donc fait implicitement référence au coeur de sa tradition, à savoir la chrétienté.»

Eh oui, cette Constitution est marquée par ses références aux traditions les plus rétrogrades. Et c'est une raison, une de plus, de lui dire non.

Partager