Nos lecteurs écrivent : La déréglementation n’a pas attendu Bolkestein06/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1914.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Nos lecteurs écrivent : La déréglementation n’a pas attendu Bolkestein

Chers camarades,

Lecteur régulier, je suis tout à fait d'accord avec ce que vous avez écrit sur la directive Bolkestein et, à ce sujet, je tiens à vous faire part de plusieurs témoignages.

J'ai travaillé récemment sur le site pétrochimique de Lavéra, près de l'étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône. Des travaux étaient en cours pour la réalisation d'une unité de raffinage. Et des ouvriers polonais travaillaient sur ce chantier. J'ai été surpris de voir qu'ils se déplaçaient dans un véhicule de société immatriculé en Pologne. La société en question ne m'était pourtant pas inconnue, loin de là, puisqu'il s'agit d'une des premières entreprises françaises d'isolation thermique. J'ai pu apprendre que ces ouvriers polonais étaient présents sur le site depuis environ six mois et qu'ils étaient payés bien en dessous du smic.

Par ailleurs je connais bien un salarié français de cette même société, qui travaille à la centrale nucléaire de Gravelines. Il m'a appris que son patron employait aussi à Gravelines des ouvriers polonais payés moins de cinq euros de l'heure.

Et les patrons n'ont pas attendu la directive Bolkestein, ni même l'entrée de la Pologne dans la Communauté européenne: en 2001, lors de la construction d'un haut fourneau à Dunkerque, j'avais pu voir que la pose des briques réfractaires était réalisée par une entreprise polonaise à laquelle une grosse entreprise française avait sous-traité le travail. À l'époque, les ouvriers polonais étaient payés 1700F par mois!

Alors oui, contre ces pratiques qui pourraient sans doute se développer encore, si elles étaient officialisées par une «directive», il faudrait commencer par imposer en Europe une égalisation par le haut des conditions de vie et de travail des salariés.

Bien cordialement.

Un lecteur de Martigues (Bouches-du-Rhône)

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