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Dans les entreprises
Euro Auto Hose Nevers (groupe Greencool) - Nevers : Une victoire des travailleurs
En novembre dernier, le groupe Gates a vendu l'atelier Tuyaux de Nevers, qui fabrique des durites pour l'automobile, à un groupe chinois, Yangzhou Greencool, Gates gardant sur le site l'atelier voisin, qui fabrique des courroies, ainsi que le magasin, commun aux deux fabrications.
Gates se plaignait depuis le début que les Tuyaux ne lui rapportaient pas. L'inquiétude était grande parmi les travailleurs. Beaucoup craignaient que l'usine ferme.
C'est dans ce climat qu'ont débuté à la mi-mars les négociations salariales. À cette réunion, la direction s'est déplacée pour dire... qu'elle n'avait rien à dire. Dans les ateliers, les travailleurs l'ont très mal pris. Et pour la deuxième réunion, nous étions nombreux devant la salle de réunion, à l'appel de tous les syndicats. La direction proposait alors 1% au 1er juillet et l'intégration de la prime H/D (Habillage/Déshabillage), dans le salaire de base: des miettes!
Si bien que pour la réunion suivante la grève reconductible, avec fermeture des portes pour bloquer les camions, a été votée en assemblée générale à 14 h, le mercredi 30 mars, par une centaine de grévistes. Les revendications étaient: 60 euros pour tous et l'embauche des travailleurs en intérim, qui sont 22 actuellement sur un effectif total de 250 salariés. La grève a été relayée ensuite par l'équipe de nuit.
À la réunion, la direction a essayé de nous appâter avec une prime de 1% du salaire brut annuel 2004 devant être versée fin mars, et c'est tout. Les grévistes ont décidé de ne pas céder et continué à empêcher les expéditions de durites.
Devant cela, jeudi 31 mars, la direction a essayé de faire partir des camions par une sortie improvisée -avec les travaux en cours au magasin- et en camouflant des durites derrière des paquets de courroies. Mais les travailleurs ne se sont pas laissé duper et ont arrêté le camion.
Finalement le même jour, au bout de quatre réunions, devant la détermination des grévistes qui ne faiblissait pas, la direction a accepté une augmentation de 30 euros pour tous les ouvriers (du coefficient 150 au 190) et 20 euros pour les chefs et cadres (coefficients supérieurs à 215), l'intégration de la prime H/D, soit environ 10 euros, et trois embauches en avril.
Nous n'avons pas eu complète satisfaction, mais c'est un début de victoire. La direction en a été pour ses frais, avec ses menaces sur la fermeture de l'atelier et ses arguments disant que nous allions provoquer l'arrêt des chaînes à Peugeot et ainsi perdre le marché.