- Accueil
- Lutte ouvrière n°1914
- Alcatel : Augmentations de salaire importantes... pour Tchuruk et ses pairs mais pas pour les salariés
Dans les entreprises
Alcatel : Augmentations de salaire importantes... pour Tchuruk et ses pairs mais pas pour les salariés
Plusieurs débrayages viennent d'avoir lieu dans le groupe Alcatel, à la suite de ce qui est hypocritement appelé maintenant négociations salariales.
En fait, après avoir parlé de ses difficultés, la direction d'Alcatel a proposé 2% d'augmentation de salaire tout compris (toutes catégories confondues: salariés de base et directeurs, promotions incluses). Avec l'individualisation de plus en plus poussée des salaires, il est difficile de s'y retrouver. Ainsi, alors qu'il est dit partout qu'il y aurait eu 4% d'augmentation en 2004, il est rare de rencontrer des salariés qui ont eu une telle augmentation l'an dernier.
En tout cas, cette annonce de 2% a été vécue un peu comme une provocation par les salariés, puisque Alcatel annonce partout que la situation va bien mieux et que, de déficitaire en 2003, elle serait devenue bénéficiaire en 2004.
Suite à la première série de débrayages, la direction générale a accepté une réunion centrale avec les syndicats à Paris, au siège rue de la Boétie. Elle y a dit que de nouvelles annonces seraient faites dans les filiales. Ainsi, par exemple, le lendemain, Alcatel CIT a annoncé que l'augmentation passait à 3%.
On en est là aujourd hui, mais on vient d'apprendre par un communiqué laconique que notre pauvre PDG a un salaire composé d'une partie fixe, qui serait restée stable depuis 2000, mais qui tourne tout de même autour de 1500000 euros, soit 125000 euros par mois, et d'une part variable appelée bonus qui, de zéro en 2002 et 2003 (sur la base des résultats 2001 et 2002), était passée à 770000 euros l'an dernier (soit, pour le salaire complet, une augmentation de 51%).
Mais ce n'est pas tout: les bons résultats d'Alcatel de 2004 vont entraîner un bonus de 1314873 euros cette année, soit à nouveau... 24% d'augmentation de son salaire, indépendamment de toutes les stock-options, voiture de fonction, jetons de présence des autres sociétés dont il est administrateur (entre autres Total), régime de retraite sur-complémentaire et autres cadeaux de ce genre.
Quant aux onze personnes de la direction générale, celles qui sont juste en dessous de Tchuruk, leur rémunération moyenne est passée de 7,5 millions d'euros en 2003 à... 11,6 millions d'euros en 2004, soit 54% d augmentation.
Voilà de quoi alimenter nombre de discussions sur les augmentations réelles que l'on devrait demander.