Tout le week-end de Pâques et la semaine précédente, les journaux télévisés ont immanquablement débuté par des reportages sur la santé du pape et sur l'agonie de Rainier de Monaco. Rien n'a été épargné au téléspectateur, des considérations de sommités médicales aux supputations politiques, des images de la famille (dans le cas du prince) à celles de fidèles éplorés (dans celui du pape). On en venait à regretter les journaux "d'information" entièrement consacrés aux faits divers, au football et à la renaissance de l'artisanat local dans la "Seine-et-Garonne".

Il faut dire qu'à Monaco Rainier a passé son règne à vendre l'espoir du gros lot au casino et la garantie de profits immédiats dans l'immobilier. Jean-Paul II, c'est la vocation papale, vend l'espoir d'une vie meilleure au ciel et la garantie de l'ordre social sur la terre. Les directeurs de la télé, de leur propre aveu, vendent "du temps de cerveau disponible pour la publicité". Il vaudrait mieux dire qu'ils spéculent sur l'espoir, le plus souvent déçu, du téléspectateur de voir quelque chose d'intéressant et lui garantissent surtout de se faire vendre des salades....