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Dans les entreprises
Carrefour : Grève pour les salaires
Plusieurs milliers d'employés des magasins Carrefour ont fait grève à l'échelle du pays vendredi 25 mars dans le cadre d'une grève nationale appelée par les syndicats CGT, CFDT et CFTC. Les grévistes ont même réussi à bloquer le fonctionnement de deux de ces magasins dans les Bouches-du-Rhône.
Alors que des dividendes d'un montant de 673 millions d'euros et en augmentation de plus de 27% ont été versés aux actionnaires, le pouvoir d'achat des simples salariés fond comme neige au soleil. Car les salaires du secteur sont très bas et cette faiblesse n'est même plus en partie compensée par des primes, en l'occurrence celle d'intéressement, la prétendue panacée du gouvernement pour enrayer la chute des salaires.
"Je gagne 750 euros par mois à temps partiel, comme la majorité des caissières", a déclaré une gréviste. Selon les chiffres officiels eux-mêmes, le secteur emploierait 40% de femmes à temps partiel, dont plus de la moitié souhaiteraient travailler plus.
Mais même en travaillant à temps plein, le compte n'y est pas: un autre travailleur, pour 35 heures de travail hebdomadaire, ne gagne que 850 euros par mois. Selon un autre encore: "Ils ont déjà supprimé la prime d'ancienneté et la prime d'assiduité, la prime de participation est en chute libre et la prime d'intéressement est ramenée à zéro cette année." "À l'heure actuelle, on a juste de quoi survivre. On voudrait pouvoir vivre", affirmait une gréviste.
Les fortunes nées de la grande distribution sont pourtant parmi les plus importantes du pays. Elles se sont accumulées en quelques décennies sur le dos des salariés et des consommateurs. Alors, que l'on ne nous déclare pas comme vient de le faire un responsable de celle-ci: "On ne peut pas nous demander à la fois de baisser les prix et d'augmenter les salaires." Ce monsieur oublie seulement d'évoquer les énormes profits du secteur, présents et passés, dans lesquels il serait possible de puiser.
La direction de Carrefour a ironisé sur le fait que ces grévistes ne représentaient qu'une minorité du personnel. Mais qu'un mouvement touche un secteur important du monde du travail, où les conditions de travail sont dures et où il n'est pas facile de s'organiser, est révélateur du mécontentement qui grandit parmi les salariés sur la question du pouvoir d'achat.