Depuis plus d'un mois, cela déborde de patients aux Urgences. Pratiquement tous les jours cinq à dix malades doivent attendre dans les couloirs qu'un box ou un lit se libère. Les entrées ont augmenté de 15 à 20% quotidiennement. Cette affluence accrue, de personnes souvent gravement atteintes, se mesure aussi au nombre plus important de décès ces derniers temps.

La principale cause de cette saturation est visiblement à rechercher du côté des économies de personnel et des 68 fermetures de lits effectuées sous divers prétextes entre 1995 et 2003, et vingt de plus en 2004 (sur 1464 lits au total). Quant aux effectifs, rien que pour les 35 heures, 400 postes étaient nécessaires. 250 ont été attribués et seulement 160 réellement embauchés.

Alors, sans déclarer de plan blanc, la direction a rouvert onze lits, en prélevant du personnel à droite à gauche, dans les services. Elle a également «sollicité» des camarades à temps partiel pour qu'elles augmentent temporairement leur temps de travail. Elle a évidemment fait «sauter» des RTT prévues. Ouverts le lundi 7 mars, ces lits ont été refermés le vendredi 18. Mais le surcroît d'activité n'est pas terminé. Les «réserves» en personnel pour le faire fonctionner étaient simplement épuisées.

Si la direction n'a pas décidé de plan blanc, c'est qu'il ne s'agirait, selon elle, que d'un «surcroît d'activité». A-t-elle peur de ternir son image en décidant le plan, alors qu'aucun problème exceptionnel n'a été signalé? Quoi qu'il en soit, il est inadmissible de faire attendre des patients pendant des heures dans les couloirs, et de faire courir des risques graves à des personnes souffrantes, tout cela pour des économies budgétaires.

C'est avec notre fatigue, c'est avec la vie des patients que la direction joue, en pensant à l'équilibre de ses comptes!