Marcy-l'Étoile (Rhône) : Grève chez Sanofi-Pasteur17/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1911.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Marcy-l'Étoile (Rhône) : Grève chez Sanofi-Pasteur

Après trois jours de grève, les salariés de l'entreprise Sanofi-Pasteur, à Marcy-L'Étoile dans le Rhône, ont décidé de reprendre le travail lundi 14 mars.

Cette usine de 2300 personnes produit des vaccins. Une partie importante du personnel est jeune. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est la décision de la direction de réduire la participation et l'intéressement: l'équivalent de 1,5 mois de salaire en moins. Mais c'est aussi l'expression d'un ras-le-bol devant les pressions de l'encadrement pour produire plus, ce qui se traduit par le stress et de nombreux arrêts maladie.

Dès jeudi 10 mars, il y avait plus de 1000 grévistes, le lendemain 1200. La grève touchait aussi l'usine de Val-de-Reuil en Normandie et le siège qui est à Lyon.

Face à la grève, certains directeurs se sont lamentés en disant aux grévistes qu'ils allaient faire couler l'entreprise, et même que les vaccins allaient manquer pour le Tiers Monde! La direction, elle, se limitait à promettre une "indemnité compensatoire" de 1250 euros, à condition que le travail reprenne. En même temps, dans la presse, elle affirmait que le salaire moyen net était de 1500 euros, somme que bien des ouvriers et employés de l'entreprise auraient aimé gagner. Elle affirmait aussi que chaque salarié pouvait bénéficier annuellement de l'équivalent de 19 mois de salaire. La réalité serait plutôt proche de 17 mois, et encore à condition de n'avoir aucune absence, même pour raison de maladie. Et même si les salaires ne sont pas aussi bas que dans bien d'autres entreprises, ceux des ouvriers et employés sont plus proches du Smic que de la moyenne annoncée par la direction.

Celle-ci prétend que ses décisions sont de la faute du dollar, d'une baisse de son chiffre d'affaires aux États-Unis, etc. Tout cela n'a trompé personne. Les salariés savent très bien que le chiffre d'affaires du groupe Sanofi-Aventis a progressé de près de 20% en 2004. Ils ont donc refusé son indemnité compensatrice car ils préféraient une vraie augmentation de salaire, moins aléatoire, qu'ils ont chiffrée entre 80 et 100 euros. Ils revendiquaient aussi une amélioration de leurs conditions de travail et des embauches dans les ateliers.

Finalement, la direction a préféré ouvrir des négociations qui ont duré toute la journée du dimanche 13 mars. Elle a accepté une augmentation de 50 euros brut pour tous, le passage de tous à la classification supérieure, l'intégration du quatorzième mois dans le salaire de base à compter du 1er janvier 2005. Elle a aussi promis une "table ronde" sur les conditions de travail. Et elle paie 50% des heures de grève.

Le lundi matin, l'assemblée des grévistes a voté la reprise du travail, conscients d'avoir fait reculer leur direction.

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