En trois jours, grâce à leur grève, une trentaine de salariés du service «affacturage» de la Caisse d'Épargne Ile-de-France Paris (qui compte plus de trois mille salariés) ont obtenu d'importantes garanties, dans le cadre du transfert de leur activité à une autre entreprise du groupe des Caisses d'Épargne, la banque SanPaolo.

C'est la première fois qu'un transfert d'activité de la Caisse d'Épargne va s'accompagner du transfert de ses salariés.

La direction est apparue tellement peu claire, dans la présentation de son projet (même le futur lieu de travail était inconnu!), que l'inquiétude s'est rapidement propagée dans le service concerné, provoquant trois jours de grève unanime, avec le soutien des syndicats Sud et CGT.

Lors des assemblées générales quotidiennes, le patron a dû venir «expliquer son point de vue» devant les grévistes et les syndicats. Des grévistes sont intervenus énergiquement face à la direction, en particulier lors de l'ultime réunion de négociations qui a duré jusqu'à 1h 30 du matin.

Finalement, la direction a proposé un droit de retour à la Caisse d'Épargne au bout d'une période minimum de six mois; une prime de 500 euros par mois dès le mois de mars et ce jusqu'à la fin du détachement qui commence en juillet et peut durer jusqu'à un an; une garantie de reclassement dans la Caisse d'Épargne lors du retour. Par ailleurs, une prime d'un minimum de 30000 euros devrait être versée aux salariés qui souhaiteraient rester définitivement à San Paolo, afin de compenser le statut social moins favorable.

L'accord a été approuvé à une très grande majorité. Les grévistes ont repris le travail avec un sentiment de victoire, largement partagé par les salariés d'autres services du siège, eux aussi menacés d'externalisation.