- Accueil
- Lutte ouvrière n°1909
- Sealed Air - Cergy (Val-d'Oise) : La grève tient bon
Dans les entreprises
Sealed Air - Cergy (Val-d'Oise) : La grève tient bon
Depuis le 14 février, les travailleurs de Sealed Air-Cergy, à Saint-Ouen-l'Aumône dans le Val-d'Oise, sont en grève suite à l'annonce par la direction de la fermeture de l'usine courant 2006. La centaine de salariés réclame une prime autrement plus conséquente que les indemnités légales qu'on leur propose.
Cette usine de film plastique d'emballage industriel est dans sa troisième semaine de grève. La production est totalement arrêtée. Des banderoles ornent la grille d'entrée. Tous les jours les ouvriers viennent à l'usine pour préparer leurs actions et faire le point de ce qui a été fait. Et en quinze jours, ils ont fait tout leur possible pour se faire entendre et rechercher la solidarité d'autres travailleurs : visite des autres sites du groupe, adresse aux travailleurs de la zone industrielle de Saint-Ouen-l'Aumône et aux clients du centre commercial de Cergy, manifestation à la préfecture, sollicitation des médias, des élus... Un courrier a même été envoyé au président de la République. Des délégations syndicales du centre de tri postal tout proche ou de la Snecma sont venues apporter leur soutien...
Jeudi 24 février, après dix jours de grève, la direction a fait des propositions : selon l'ancienneté, des primes allant de 2000 euros pour moins de cinq ans à 9000 euros pour ceux qui étaient dans l'usine depuis plus de vingt ans, avec comme conditions la reprise du travail dès lundi et l'engagement de ne plus faire grève d'ici la fermeture de l'entreprise ! Les salariés ont pris cela comme une injure et du mépris de la part de la direction. Une ouvrière a fait le compte : "20 ans d'ancienneté, 7000 euros de prime : ils m'estiment à 29,10 euros par mois !" La réaction unanime des grévistes a été qu'il n'était pas question d'accepter et ils ont exigé 40000 euros pour tous, plus 1000 euros par année d'ancienneté, et pas de reprise du travail avant la satisfaction de cette revendication.
Depuis, la direction essaye de jouer les durs et espère l'essoufflement des grévistes. Mais elle montre aussi des signes d'inquiétude. Il y a de quoi. Car de leur côté, les grévistes estiment qu'ils n'ont que le choix de tenir et de tout faire pour que la direction recule en faisant parler d'eux le plus possible... et ce ne sont pas les idées qui leur manquent...