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En attendant le 8 mars : Les lycéens toujours mobilisés
Malgré les vacances scolaires dans une partie des académies, en particulier en région parisienne, les manifestations de lycéens ont continué ou commencé dans celles où les cours ont repris après les congés de février. Des dizaines de milliers de manifestants ont de nouveau défilé pour réclamer le retrait du projet de loi Fillon.
La jeunesse lycéenne a bien raison de ne pas vouloir lâcher prise. Car ce n'est pas le recul, provisoire ou définitif, sur la question du contrôle continu au baccalauréat, qui annule l'essentiel, les nouvelles attaques contre l'école, prévues par le gouvernement dans sa loi d'orientation mais également dans son budget pour la rentrée prochaine.
Car Fillon n'a pas attendu que sa loi soit votée pour supprimer des dizaines de milliers de postes, d'aides-éducateurs, de surveillants, d'enseignants et de précaires, dans les établissements scolaires. Les lycéens qui manifestent ont conscience que sa loi va encore aggraver cette situation.
Dans de nombreux lycées, les jeunes sont les mieux placés pour mesurer les manques de moyens et de personnels, les classes surchargées, les postes non pourvus ou non remplacés, le manque de ces emplois nécessaires, à la fois pour l'enseignement, pour le suivi de la santé des élèves, ou pour le fonctionnement normal des établissements. Ils savent, pour le vivre, que les inégalités scolaires ne sont que le pendant de l'inégalité sociale. Ils connaissent l'existence des bonnes écoles, le plus souvent privées, et des bons lycées où l'on entre sur recommandation; et les autres, où le manque de moyens a des conséquences graves pour l'avenir des élèves.
La mobilisation actuelle des lycéens exprime la colère justifiée contre cette situation. Et quand elle vise Fillon, elle condamne un gouvernement qui veut aggraver les inégalités, renforcer la sélection en limitant la formation générale pour de nombreux jeunes, et donc l'accès à la culture.
Les attaques contre l'école s'inscrivent dans celles contre l'ensemble des services publics, pourtant indispensables à la majorité de la population qui ne peut pas se payer des services particuliers. Les lycéens des milieux populaires sont, pour la plupart, voués à des conditions de scolarité dégradées, comme leurs parents connaissent des conditions de travail qui empirent. Quant à ceux des milieux plus aisés, les mobilisations actuelles peuvent les aider à ouvrir les yeux sur les inégalités et les injustices de cette société.
À l'occasion de la reprise des cours dans toutes les académies du pays, une journée nationale de manifestations est appelée le mardi 8 mars. Deux jours avant la journée de grève et de manifestations des salariés, elle peut montrer que les causes du mécontentement sont les mêmes : cette politique réactionnaire que poursuit le gouvernement.