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La lutte continue contre les économies dans l’éducation
Depuis plusieurs semaines maintenant, et surtout depuis les journées des 10 et 15 février, des dizaines de milliers de jeunes sont descendus dans la rue pour exiger le retrait du plan Fillon sur l'éducation. Dans ces cortèges, se côtoyaient aussi bien des jeunes venus de lycées de banlieue que des élèves des établissements plus aisés des centres-ville, réunis par la volonté de faire reculer le gouvernement dans ses projets d'aggraver encore les inégalités dans l'éducation, ce que résume le slogan largement repris: «Dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l'éducation!»
La mobilisation lycéenne a déjà poussé le gouvernement à reculer sur un point précis, son projet sur le baccalauréat, qui n'est cependant qu'un tout petit aspect de la réforme Fillon. Il faut souhaiter qu'elle se poursuive et s'amplifie. Des manifestations sont d'ores et déjà envisagées dans les zones qui ont repris les cours, après les vacances d'hiver, et un rendez-vous est fixé pour le 8 mars, alors que toutes les zones seront rentrées de ces congés.
Fillon veut faire passer une loi dont l'objectif essentiel est de justifier de nouvelles restrictions budgétaires. Derrière sa «réforme» se cachent (à peine) la suppression de près de 6000 postes d'enseignants dans le secondaire, le manque de postes dans le primaire, la suppression de postes de surveillants, d'infirmières, en un mot les économies que veut réaliser le gouvernement sur le dos de l'éducation. Ainsi, pour ne donner que quelques exemples, Fillon propose de mettre en place un «socle commun de connaissances», un strict minimum «lire, écrire, cliquer», disent avec humour des lycéens. Il envisage la fermeture de filières, la suppression d'options. Il propose d'orienter vers l'apprentissage dès la classe de 5e les élèves en difficulté scolaire. Il fera en tout cas ainsi, comme pour le reste, l'économie des moyens en personnels qui seraient nécessaires pour permettre à ces jeunes de vaincre ces difficultés.
Ce projet est semblable à d'autres projets, ceux de l'ancien ministre socialiste de l'Éducation nationale Allègre, par exemple, proposés par les gouvernements de gauche précédents, eux aussi animés par cette volonté de faire des économies en personnel. Le projet Fillon serait donc bien mieux «à la poubelle», comme le scandent les lycéens dans les manifestations. Mais surtout, il faut faire reculer le gouvernement sur sa politique d'économies budgétaires.
Alors, oui, il faut que les lycéens continuent à se mobiliser et qu'ils soient rejoints le plus massivement possible par les enseignants et les parents, pour mettre fin à cette politique.