Le 10 février, à Paris, s'est tenue la réunion de NAO (négociation annuelle obligatoire) sur les salaires pour la société Aluminium Pechiney du groupe Alcan. Cela concerne les usines de Dunkerque, Saint-Jean-de-Maurienne, Lannemezan, Gardanne, Mercus et Sabart.

Dans l'usine de Dunkerque, le mécontentement sur les salaires s'était déjà exprimé le 25 janvier par le débrayage spontané de plusieurs dizaines d'opérateurs de production de fonderie et d'électrolyse. Pour l'année 2004, l'augmentation générale des salaires n'a été que de 1,8%, alors que la hausse officielle est de 2,1%. Mais tout le monde constate que les prix, les loyers, l'essence, les impôts locaux augmentent bien plus.

La direction distribue des augmentations individuelles; cela crée des disparités salariales de plus en plus grandes entre les travailleurs, et elles sont de plus en plus contestées.

Le 10 février, la CGT a appelé à un mouvement de grève de deux heures minimum pouvant aller jusqu'à huit heures pour les postés et ceux en journée. Les syndicats FO, CFDT, CGC et CFTC n'ont pas appelé. FO et CFDT s'y sont même opposés par voie de tract.

Cela n'a pas empêché 70% des opérateurs de production et de maintenance de faire grève, en majorité huit heures. Au début de la réunion de négociation, la direction ne proposait que 1,8%. Elle a fait quelques concessions: 1,3% au 1er janvier, 0,7% au 1er août avec une augmentation minimum de 40 euros par mois pour les bas salaires et 100 euros de plus sur la prime de vacances.

Tous ceux qui ont fait grève estiment ces augmentations insuffisantes mais ils sont surtout satisfaits du succès de la grève. C'est bon pour le moral et un avertissement pour la direction, pour les salaires et pour le reste.