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Dans les entreprises
Alcan : Des emplois sacrifiés sur l'autel du profit
Fin 2003, le groupe canadien Alcan rachetait Pechiney, créant ainsi un géant mondial de l'aluminium avec des centaines d'usines dans le monde. Le groupe compte 88000 salariés dont 20000 en France.
Pour les dirigeants et les gros actionnaires, seuls comptent le cash et le taux de profit. Les "managers" n'ont plus à la bouche que les mots "création de valeur". Alors, dès avril 2004, Alcan a engagé la fusion des sièges avec la suppression de plusieurs centaines de postes de cadres et d'agents administratifs.
Au mois de septembre 2004, la CFDT a divulgué les projets de restructuration d'Alcan en Europe pour 2005: possibilité de suppression de 2200 emplois en Europe, dont 960 emplois en France; projets de cession de 16 sites en France où travaillaient environ 2420 salariés, et 25 sites en Europe (5140 salariés). En novembre, Alcan a confirmé 720 suppressions d'emplois. Depuis, plusieurs usines ont été fermées en Espagne, Italie, Belgique et Angleterre. L'usine Aluminium de Grèce a été vendue pour 100 millions d'euros et la filiale PEM (Pechiney Electrométallurgie), avec près de 1000 salariés, a été cédée à un groupe espagnol. En France, les usines de Froges et de Mercus sont à vendre et ECL à Ronchin, près de Lille, connaît une période de chômage partiel.
Au Canada, où l'usine d'Arvida est fermée, Alcan supprime des emplois. En ce moment, le groupe, propriétaire de tout un réseau hydro-électrique, gagne plus d'argent en vendant très cher l'électricité aux États-Unis plutôt qu'en développant la production d'aluminium qui, à l'échelle mondiale, parvient à peine à satisfaire la demande.
Le cours de l'aluminium est élevé (près de 2000 dollars la tonne). Pourtant Alcan n'a annoncé qu'un bénéfice de 66 millions de dollars en 2004... en procédant à des manipulations comptables.
Les travailleurs d'Alcan ont bien compris que l'objectif du PDG et des actionnaires est la rentabilité financière à tout prix et que pour cela ils vendent, ferment des usines et licencient des milliers de salariés. Pour s'opposer à cette casse massive des emplois, les travailleurs ne feront pas l'économie d'une contre-offensive.