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- Lutte ouvrière n°1906
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Peugeot (Poissy, 78) : L’usine est neuve... pas les conditions de travail
Depuis plusieurs années, la direction de Peugeot, à Poissy, a engagé dans toute l'usine des grands travaux de réaménagement des bâtiments, avec l'implantation de nouvelles installations en Peinture, deux lignes de production au Montage et aujourd'hui l'agrandissement du Ferrage. Au fur et à mesure des travaux dans les différents bâtiments, les ateliers à côté ont continué à travailler, dans le concert des pelleteuses et des marteaux-piqueurs, en plus du bruit occasionné par la production. Mais ce sont aussi des heures supplémentaires obligatoires qui ont été imposées pour rattraper les retards ou les nombreuses pannes et heures de formation en dehors des horaires officiels de travail.
Vue de l'extérieur, l'usine peut avoir l'air toute neuve, avec des bâtiments modernes et plus de 800 arbres plantés autour. Mais à l'intérieur, malgré les coups de peinture, rien n'a changé. Les conditions de travail sont toujours aussi insupportables, voire même pires, du fait de l'accroissement de la charge individuelle de travail, des suppressions de postes permanentes et des accidents qui se succèdent au rythme des cadences et des heures supplémentaires imposées pendant toute l'année 2004 jusqu'à la veille de Noël. Mais, flexibilité oblige, aux Presses, c'est le chômage technique imposé officiellement pour tout l'atelier, alors qu'en même temps on demande des volontaires pour produire certaines pièces pendant les jours de chômage et même le samedi.
Côté accidents, aux Presses toujours, depuis le début de l'année, un ouvrier s'est blessé à la main avec une élingue qui a cassé. Un autre s'est cassé un doigt en enlevant les chutes d'acier coincées dans le système d'évacuation. Dans un secteur du Montage, c'est une crémaillère qui s'est détachée et est tombée sur le pied d'un ouvrier. Récement, à l'habillage-moteurs, au poste de serrage des alternateurs, un ouvrier s'est blessé à la main. Son gant a été happé par la serreuse à cause d'une fixation défectueuse. Dans un autre secteur, une ouvrière a reçu sur la tête un capot ouvert qui lui est retombé dessus.
Mais pour la direction, ainsi que l'a déclaré l'un de ses représentants à un quotidien national après une suite d'accidents graves dénoncés par la CGT, «il n'y a pas de problème de sécurité sur les chaînes, pas plus qu'un besoin d'effectif supplémentaire».
Ce genre de déclarations, de provocations, illustre bien le mépris des patrons pour ceux qui leur font leur paye, et bien plus encore. Car les bénéfices engrangés par la famille Peugeot et ses riches actionnaires n'ont cessé de monter depuis toutes ces années. Depuis 1998, les actions Peugeot ont augmenté de 149%. Ces parasites appellent croissance ce qui ressemble à de l'extorsion organisée. Tout ce qu'on peut leur souhaiter, c'est que leur système ait un jour un accident grave!