En Arabie Saoudite, la campagne électorale pour les élections municipales se termine pour un scrutin devant commencer le 10 février. C'est la première fois qu'on vote en Arabie Saoudite. Mise en place en 1929, la monarchie saoudienne s'est jusqu'à présent passée de tout vote sans que personne y trouve à redire, parmi ses alliés et protecteurs occidentaux.

Comme on parle désormais du côté de Washington de «démocratiser» le monde arabe, on élira pour la première fois les maires des villes saoudiennes. Le scrutin aura lieu en trois temps: le 10 février dans Riyad et sa région, le 3 mars dans les provinces de l'Est et du Sud-Ouest et le 21 avril dans les provinces de l'Ouest et du Nord.

La loi saoudienne stipule que tous les citoyens ayant 21 ans révolus, à l'exception des militaires, ont le droit de vote, y compris les femmes. Mais elles ne voteront pas pour autant. Officiellement, c'est parce que les autorités prétendent ne pas avoir assez de femmes pour tenir des bureaux de vote séparés de ceux des hommes. Elles ont donc été exclues du scrutin. Elles sont tout au plus admises à faire la promotion de ceux de leur famille qui se sont portés candidats, et encore, à condition que cela ne soit pas dans les médias, ni sur les affiches ni à la télévision. Qu'une femme s'exprime publiquement sur la chose politique aurait sans doute été contraire aux bonnes moeurs.

Les monarques saoudiens sont inspirés depuis toujours par les principes puritains du wahhabisme, une des branches les plus intégristes de l'islam, ultra-conservatrice, et donc parmi les plus oppressives vis-à-vis des femmes. Pour beaucoup de choses de la vie en Arabie Saoudite, il n'est pas question qu'hommes et femmes soient mélangés. Pour consoler les femmes qui avaient pensé faire acte de candidature, on leur a promis qu'elles pourront participer en... 2009.

Quant aux électeurs masculins, eux-mêmes sont à peine mieux lotis. La démocratie municipale saoudienne est en rodage: on ne votera que pour la moitié des sièges. Pour l'autre moitié, les «élus» seront toujours désignés par les autorités! C'est bien plus simple comme ça.