Chaque mois, la direction de La Poste a décidé de supprimer des emplois dans un des vingt arrondissements de Paris sous prétexte d'une "réorganisation". À Paris 20, celle-ci est prévue pour mars.

Pour faire passer la pilule, le responsable local avait d'abord tenté des réunions de concertation avec l'ensemble du personnel, mais par petits groupes. Il a fait miroiter qu'une diminution de la charge des facteurs était en vue avec le passage à une tournée journalière au lieu de deux actuellement, autrement dit avec une réduction du service aux usagers. Ensuite, le samedi 16 janvier, nous avons reçu à domicile un courrier de la direction nous proposant un choix entre trois scénarios qui, tous, se traduisaient par la suppression de 30 à 40 emplois sur 250 au service de la distribution. Il nous était demandé de renvoyer notre réponse individuellement par écrit pour dire à quelle sauce nous voulions être mangés. Mais nombre de collègues n'ont pas apprécié cette manoeuvre, effectuée en catimini pendant un week-end, et plus de la moitié se sont mis en grève lors de la journée d'action du 18 janvier, dont une vingtaine qui ont participé au rassemblement.

Les jours suivants, la grève avait cessé, mais un certain nombre de postiers sont restés mobilisés pour se rendre dans les bureaux de Paris 11 et de Paris 17 soutenir leurs collègues qui restaient en grève.

À Paris 20, durant deux matinées, la direction négocia avec les syndicats. Ce ne fut pas une simple parlotte autour du tapis vert car plusieurs dizaines de facteurs ne sont pas sortis faire leur tournée et les délégués leur ont rendu compte tous les trois quarts d'heure de ce que leur disait la direction.

Finalement, la direction a ramené le nombre de suppressions d'emplois à 18. Ce recul, c'est aussi le résultat de la grève qui se déroulait au même moment dans d'autres arrondissements, à Paris 11 et Paris 17.

Lorsque ces bureaux ont repris le travail, on a d'ailleurs senti un durcissement de la direction à Paris 20, qui voudrait nous imposer une réorganisation du travail pire que dans son précédent projet. La preuve que l'affaire n'est pas réglée.