- Accueil
- Lutte ouvrière n°1905
- Groupe Arkéma -Grenoble : 548 suppressions de postes pour les profits des futurs actionnaires
Dans les entreprises
Groupe Arkéma -Grenoble : 548 suppressions de postes pour les profits des futurs actionnaires
Le groupe Arkéma, filiale chimique du groupe Total, a annoncé le jeudi 27 janvier, lors d'un Comité central d'entreprise, son intention de supprimer 548 postes. Au même moment sept cents salariés d'Arkéma bloquaient les entrées de la raffinerie Total de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône.
Après l'absorption du groupe Elf-Aquitaine par le groupe Total, ce dernier avait décidé, l'année dernière, de se débarrasser de la branche chimie du groupe, en créant une filiale appelée Arkéma. Cette filiale regroupe 18 600 salariés dont 11000 en France. Dans le plan de Total, Arkéma sera séparée du groupe pétrolier en 2006, avec introduction en Bourse. Le souci du PDG d'Arkéma, Thierry Le Hénaff, est évidemment d'attirer les futurs actionnaires et pour cela, dans ce monde capitaliste, rien ne vaut des suppressions d'emplois. Ce sont donc 548 suppressions de postes qui ont été annoncées jeudi 27 janvier. L'usine la plus touchée est celle de Saint-Auban, dans les Alpes de Haute-Provence, puisque sur un effectif total de 713 salariés, ce sont 380 emplois, soit plus de la moitié, qui vont disparaître. C'est une véritable catastrophe pour cette région car cette usine est la plus grosse du département. Elle fait vivre aussi les Salins-de-Giraux (150 salariés), qui livrent le sel pour la fabrication du chlore et pèsent pour 70% sur l'activité fret de la ligne ferroviaire Marseille-Briançon.
D'ailleurs, depuis plusieurs mois, c'est toute la région qui est mobilisée pour la survie de cette usine et de nombreuses manifestations rassemblant plusieurs milliers de personnes ont eu lieu à Saint-Auban. En effet, c'était un secret de polichinelle que l'usine de Saint-Auban était dans la mire des destructeurs d'emplois. Et les salariés de l'usine de Saint-Auban fournissaient le gros des troupes lors de la manifestation du 27 janvier à la raffinerie Total de La Mède.
Mais d'autres usines sont touchées par ces mesures: Saint-Fons (dans le Rhône), 76 emplois sur 305 vont disparaître, Balan (dans l'Ain) 30 suppressions sur 265, onze au siège social, à La Défense et enfin 51 sur 583 dans l'usine de Jarrie en Isère.
La direction d'Arkéma a annoncé que les deux tiers de ces suppressions d'emplois se feraient par des mises en préretraite, et le reste par des reclassements dans le "périmètre" du groupe Total, comme disent les patrons.
En tout cas, pour les travailleurs, il n'est pas question de laisser passer ce mauvais coup, de la part d'un trust qui fait les plus gros profits de ce pays. Les salariés d'Arkéma sont appelés, par les syndicats, à faire grève le jeudi 10 février. Ce sera une première occasion de montrer leur opposition à ces suppressions de postes.