La direction du groupe Henkel France vient d'annoncer sa volonté de fermer le site de Reims, qui emploie près de deux cents salariés. Cette annonce n'a surpris personne au sein de l'usine où, depuis des mois, les travailleurs avaient bien vu quels étaient les projets de la direction. En novembre dernier, la multinationale Henkel, l'un des deux plus gros lessiviers, avait indiqué qu'elle comptait supprimer 3000 emplois, dont 80% en Europe, sur les quelque 46000 que compte le groupe.

La direction prend le prétexte d'une baisse de la consommation des lessives en poudre, au bénéfice des lessives liquides ou en tablettes, pour justifier la fermeture du site. Mais cela ne trompe personne et pour tous le but est de supprimer une usine pour faire la même production dans celles qui lui restent.

Pour dénoncer cette situation les travailleurs d'Henkel ont fait grève pendant quinze jours à plus de 90% au mois de décembre. Ils ont alors pu s'adresser aux autres travailleurs de la zone, qui voient avec inquiétude cette fermeture, notamment les travailleurs de Forbo-Sarlino, l'autre usine chimique importante située dans la même zone. La fermeture de l'une pourrait signifier la fermeture de l'autre. La CGT avait en effet demandé à la mairie ce qu'elle comptait faire des terrains. La réponse très vague, parlant au mieux de maintien en zone d'activité et non plus en zone industrielle, n'était pas faite pour rassurer.

Vu le nombre de plans de licenciements sur la ville, chacun a conscience que la lutte doit être plus générale et donc que les travailleurs n'ont pas intérêt à résister les uns séparément des autres.