Les services centraux du ministère du Travail occupent onze étages sur dix-huit d'une tour du Front de Seine, à Paris. Le ménage y est fait par des employés d'une société privée.

En 2003, la société GSF a remporté le marché pour tous les locataires de la tour, mais seul le ministère a réduit les prestations demandées. Il les a pratiquement divisées par deux. Les chiffres sont éloquents: pour le ministère, l'ancien marché était de plus de 5000 euros en moyenne par étage et par mois, le nouveau marché est de moins de 2000 euros. Sur onze étages et une année, cela représente 300000 euros d'économies.

Sur toute la tour, le personnel de ménage est passé de plus de 40 personnes à 25. Ceux qui étaient à temps partiel ont vu leurs horaires et donc leur paye diminuer. Aujourd'hui il manque au moins 12 personnes.

Mais en divisant par deux les prestations sur le papier, on ne divise pas par deux la poussière et la saleté. Le personnel de ménage ne peut donc plus venir à bout du travail. Il y a trois ans, deux personnes à temps plein faisaient un étage, soit 80 bureaux et 16 toilettes. Aujourd'hui, il ne reste plus en moyenne qu'une personne à temps partiel par étage. Elle n'y arrive plus, et les malades (non remplacés) sont nombreux.

Les employés du ministère constatent la dégradation: accumulation de poussière, toilettes glissantes, odeurs qu'on aurait préféré éviter. Quant au personnel de ménage, il a décidé de s'organiser pour réagir. Des employés les soutiennent.

Les restrictions de crédits sur le dos des travailleurs, ras le bol!