Le mercredi 5 janvier 2005, la direction de l'usine a demandé, via toute la maîtrise, que l'ensemble du personnel participe de 12h à 12h03 aux trois minutes de silence prévues à la suite de la catastrophe qui a touché l'Asie du Sud-Est.

Beaucoup ressentaient cette initiative comme dérisoire, mais voulaient le faire. Par contre, il faut croire que pour certains c'était trop! Une sirène devait retentir à l'heure dite. Alors que les travailleurs de l'atelier Carters-cylindres s'apprêtaient à faire silence, le chef d'unité exigea que les machines ne s'arrêtent pas. Il ne tolérait pas que la direction puisse perdre quelques instants de production de moteurs. Certains d'entre nous l'interpellèrent pour lui demander comment on pouvait faire silence dans le bruit. Son supérieur intervint à son tour. Pour lui, ces trois minutes n'étant que symboliques, il ne voyait pas l'intérêt d'arrêter les machines.

Les anciens lui ont rappelé que pour le décès de Georges Besse, ancien PDG de Renault, la minute de silence avait, à l'époque, été suivie par les machines! Dans ces conditions, il a fini par accepter que chacun fasse comme il voulait...

Mais voilà qu'à midi... la sirène n'a pas marché!