Lignes électriques ou lignes de crédits31/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1900.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lignes électriques ou lignes de crédits

Une fédération qui regroupe près de 500 collectivités locales, utilisatrices d'énergie, d'eau et de services d'assainissement, vient de protester contre la vétusté du réseau de distribution d'EDF.

La tempête de la mi-décembre a privé d'électricité 400000 foyers. Mais avant elle il y en avait eu d'autres. Et c'est ainsi qu'au cours de l'année 2004 ce sont plus de 2 millions de foyers qui ont été privés, à un moment ou un autre, et parfois assez longtemps, de courant électrique. La fédération en question remarque qu'en moyenne, " chaque année, entre 1,5 et 2,5 millions de foyers subissent des coupures liées aux intempéries, soit l'équivalent d'une tempête de décembre 1999 tous les deux ans ".

" Les réseaux vieillissent, ils ont souvent plus de 60, voire 70 ans. Ils deviennent dangereux: 250000 kilomètres de réseau basse tension en fil nu (c'est-à-dire sans protection) ont été recensés récemment, soit 25% du linéaire. De plus en plus de poteaux sont " enrobés " de sacs plastiques pour éviter que des morceaux de béton ne s'en décrochent (...). Les investissements de renouvellement diminuent fortement: ils s'établissaient à 2milliards d'euros en 1995 contre 1,45 milliard aujourd'hui. L'enfouissement, élément indispensable à la qualité et à la sécurité du réseau, ne progresse que de 1% par an. "

Certes, l'enfouissement des lignes n'est pas la panacée et comporte quelques inconvénients. De plus, on ne sait pas enterrer les lignes à très haute tension (400000 volts). Mais les réseaux enterrés sont beaucoup plus solides que les réseaux aériens. L'Allemagne a été, comme la France, ravagée par les tempêtes de fin 1999, mais avec très peu de dommages pour son réseau électrique: 80% des lignes de moyenne et basse tension y sont enterrées.

Évidemment, enfouir les lignes coûte beaucoup plus cher que construire un réseau en aérien (de 4 à 10, voire 12 fois plus, selon les sources) et c'est pourquoi EDF n'y consacre qu'une toute petite partie de ses ressources. Les milliards qu'elle cherche à obtenir sont pour faire de la spéculation à l'échelle internationale, pas pour améliorer le service public.

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