Pendant que les instituteurs de Seine-et-Marne, parmi d'autres, tentent d'empêcher la dégradation des conditions d'enseignement dans les quartiers défavorisés, conséquence de crédits insuffisants, les écoles de formation de grands patrons ont moins de difficultés à trouver de l'argent.

Ainsi l'INSEAD de Fontainebleau, en bordure de la forêt, école internationale d'administration des affaires, sorte de " business school " qui se compare à Harvard, se lance dans une opération de rénovation des salles de cours pour un budget de 200 millions d'euros.

Pour trouver cette coquette somme qui représente, selon le journal Le Parisien, plus de deux fois les dépenses du Conseil général de Seine-et-Marne pour l'enseignement et la formation (90 millions d'euros en 2004), l'école fait appel aux anciens élèves et aux entreprises mécènes. Elle ne se fait pas de soucis: les " managers " qu'elle forme occupent des fonctions dirigeantes dans de grosses entreprises internationales qui dégagent des profits somptueux. Elle a même les moyens d'offrir des bourses à ses élèves. Sur les 850 étudiants français et étrangers qui fréquentent l'établissement de Fontainebleau ou son antenne à Singapour, 10% bénéficient d'un soutien qui peut aller jusqu'à 11000 euros, sur les 43000 euros de droits de scolarité (mais même comme cela, on voit dans quelle classe sociale cet institut recrute ses élèves!).

Et pour enseigner aux futurs PDG comment réaliser des plans de licenciements, déplacer les usines à la recherche des subventions les plus grandes et du coût de main-d'oeuvre le plus bas, ou se livrer à toutes sortes de juteuses opérations spéculatives, l'école en pleine expansion est passée de 97 à 135 professeurs entre 1995 et 2000. Voilà qui devrait réjouir les parents d'élèves et enseignants qui viennent de voir fermer des classes et supprimer des postes...