Dunkerque : Les «veuves de l’amiante» manifestent23/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1899.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dunkerque : Les «veuves de l’amiante» manifestent

«Nos empoisonneurs doivent être jugés sans délai.» C'est cette banderole qui ouvrait la manifestation organisée le mercredi 15 décembre par l'Ardeva et la CGT et menée par des dizaines de femmes de victimes de l'amiante.

Elles portaient les photos de leurs maris morts d'un cancer provoqué par l'inhalation de l'amiante au cours de leur travail dans les chantiers navals, la sidérurgie, le bâtiment.

Les 300 manifestants, autour du Palais de justice, ont dénoncé le refus d'un juge de Dunkerque en décembre 2003, puis de la cour d'appel de Douai en juin dernier, de traduire au tribunal correctionnel, après sept ans de procédures, les entreprises responsables.

La nocivité de l'amiante est connue depuis 1906. Des maladies professionnelles dues à son utilisation ont été reconnues depuis 1945. Mais il a fallu attendre 1997 pour que l'amiante soit interdit! Tout cela pour le profit des entreprises productrices et utilisatrices.

Une forte délégation de l'usine sidérurgique dunkerquoise des Dunes dénonçait le fait que leur entreprise, comme de nombreuses autres, n'est toujours pas classée site amianté, parce que, d'après le patron, le départ immédiat de 400 salariés en préretraite mettrait en cause sa pérennité. Comme s'il n'y avait pas suffisamment de chômeurs à former et embaucher!

C'est le gouvernement qui cherche aussi à limiter au maximum le nombre de préretraites qu'il devrait payer à des centaines de milliers de travailleurs supplémentaires, alors que la loi a dégagé le patronat de toute responsabilité financière et judiciaire.

À la fin de la manifestation, le responsable de l'Ardeva a rappelé que cette manifestation serait suivie d'autres à Dunkerque, d'abord le 12 janvier, puis toutes les trois semaines pour maintenir la pression. Il a souhaité que les marches s'étendent à tout le pays et qu'elles convergent à Paris pour obtenir que les responsables de cette catastrophe sanitaire soient jugés.

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