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Transports en commun - Saint-Nazaire : Une victoire des travailleurs
Lundi 13 décembre, les conducteurs de la STRAN et de la STRVN ont décidé la fin de leur grève. Il était visible qu'ils étaient fiers d'avoir tenu, tous unis, pendant quatre semaines de grève, face à l'arrogance et au mépris du maire (de gauche) de Saint-Nazaire.
"On n'a peut-être pas obtenu tout ce que l'on revendiquait, mais pour nous, dans la boîte, cela ne sera jamais plus comme avant. Nous sommes un groupe maintenant. De ce point de vue aussi, les patrons ont perdu beaucoup."
Voilà ce que l'on pouvait entendre à l'annonce de la fin de la grève devant le tribunal de Saint-Nazaire, où 13 grévistes (sur 100) avaient été assignés en référé par le maire, qui avait ensuite dû retirer sa plainte.
Au bout de quatre semaines de grève totale (dirigée par la CGT), la revendication de l'alignement des salaires des conducteurs de la STRVN sur ceux de la STRAN (cf. article LO n°1896) n'est toujours pas satisfaite. Cependant une garantie signée par le maire (qui la refusait jusqu'alors) de renégocier avec les syndicats, dans un délai de trois mois, les conditions de rémunération des conducteurs de la STRVN, est apparue comme une victoire.
D'autant plus que dès maintenant les conducteurs de la STRVN obtiennent en moyenne 90 euros de plus par mois, soit une augmentation de 7,30%. De plus, les primes de nuit seront doublées, les temps d'attente (jusqu'à maintenant non payés) vont l'être.
Quant aux travailleurs de la STRAN, solidaires avec leurs camarades de la STRVN, ils ont obtenu une augmentation des revenus qui équivaut à 6%, ainsi que la revalorisation de leur coefficient, qui ne s'était pas faite depuis vingt ans! Et en plus, l'embauche d'un vérificateur, réclamée depuis des années, pour aider les conducteurs pendant les trajets.
Par ailleurs, les conducteurs des véhicules PMR (personnes à mobilité réduite), au nombre de quatre, qui transportent des handicapés, voient leurs salaires augmenter de plus de 175 euros par mois!
Sur 21 jours de grève, neuf seront payés. Il reste à la charge des grévistes douze jours répartis sur quatre mois. La solidarité financière qui s'est manifestée tout au long du conflit, tant des salariés dans les entreprises que des usagers qui comprenaient leurs revendications, malgré la gêne que cela occasionnait, va payer en partie ces jours de grève.
C'est pourquoi, si rien n'est réglé sur le fond (l'alignement des salaires), les conducteurs ont le sentiment d'avoir remporté une victoire sur le maire de Saint-Nazaire (ex-chevènementiste s'apprêtant à revenir au PS), qui pendant quatre semaines a voulu se comporter comme un patron de choc. Avec cette lutte, ils ont appris à se connaître, à vivre ensemble, à s'épauler, à s'organiser nuit et jour pour l'occupation et le blocage total des bus au dépôt et pour populariser leur grève en s'adressant activement aux travailleurs des entreprises et à l'ensemble de la population de la région. Ils ont rencontré la solidarité du monde du travail et des usagers. Une victoire sans doute encore incomplète, mais une vraie victoire morale!