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- Lutte ouvrière n°1898
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Renault-SOVAB - Batilly (Meurthe-et-Moselle) : Plan d'embauche ou campagne de pub ?
"100 embauches à la Sovab", "Hausse considérable des effectifs": la presse régionale de Lorraine se fait le relais de la campagne de publicité des constructeurs automobiles qui prétendent créer des emplois. La réalité est bien différente.
À l'usine Renault Sovab de Batilly, qui produit les utilitaires Master et Mascott, nous sommes actuellement 2557 salariés en CDI. Contrairement aux affirmations de la presse, cela fait plusieurs années que les effectifs en CDI baissent: 237 de moins aujourd'hui qu'en 2001.
Les effectifs diminuent parce que, même si cela ne fait pas les gros titres de la presse, chaque mois deux, trois, quatre voire cinq travailleurs démissionnent et autant sont licenciés. Ainsi, au Montage, un travailleur vient encore d'être licencié, malgré le débrayage d'une quarantaine de ses camarades de travail. Le lendemain de son retour de maladie professionnelle, il avait été sanctionné d'une mise à pied conservatoire car il refusait le nouveau poste que la direction lui avait concocté. Un poste qu'elle savait inacceptable pour lui.
C'est comme cela qu'en trois ans nous nous retrouvons près de 250 travailleurs en moins en CDI.
Par contre, après une légère décrue, c'est l'intérim qui est reparti à la hausse. En début d'année, la direction avait été condamnée par les tribunaux pour recours abusif au travail intérimaire. Plusieurs dizaines d'intérimaires étaient même parvenus à se faire intégrer en CDI, grâce aux procès initiés avec l'aide de la CGT. Mais cela n'a pas empêché la direction de récidiver: aujourd'hui, 700 intérimaires travaillent dans l'usine, qui ne fonctionnerait pas sans eux.
Des travailleurs qui viennent à l'usine sont parfois flashés par les nouveaux radars automatiques installés sur l'autoroute; la direction, elle, peut faire tous les excès d'intérimaires possibles, aucun radar ne vient la contrôler. Au contraire même, relayée par des médias complaisants, elle vient donc d'annoncer l'embauche de 17 intérimaires, dans le cadre d'un plan de 100 embauches.
Mais toute cette publicité ne trompe pas grand monde, dans une région où des milliers de jeunes, et de moins jeunes, passent alternativement des chaînes de montage du Master Renault, à Batilly, à celles des usines PSA de Metz ou de Trémery.