Le tapageur plan Borloo de cohésion sociale prévoit un million d'emplois nouveaux, baptisés "contrats d'avenir". Un million, ce n'est pas rien. Que n'y a-t-on songé plus tôt!

En réalité, c'est en grande partie de l'esbroufe. Les nouveaux contrats remplaceraient les CES (contrats emploi-solidarité) créés par la gauche et les CEC (contrats emploi consolidé). Donc rien de bien nouveau.

Et qui embauchera ces chômeurs? Les patrons? Non, le gouvernement n'envisage pas d'imposer ni même de demander quoi que ce soit au patronat en matière d'emploi.

Ce seront les administrations, les collectivités locales et les associations qui devront embaucher ce million de chômeurs. Le feront-elles? C'est peu probable, surtout à l'heure où on nous explique qu'il faut réduire le nombre des fonctionnaires.

Mais, en admettant qu'elles embauchent tout ou partie de ces chômeurs, qui paiera la part "employeur" des charges sociales de ces "contrats d'avenir"? Eh bien personne, car rien n'est prévu!

Autrement dit ce sera à la Sécurité sociale de couvrir le déficit, évalué à un milliard d'euros sur cinq ans.

Le conseil d'administration de la Caisse nationale d'assurance vieillesse vient ainsi de protester, en demandant à l'État de compenser intégralement les exonérations de charges sociales.

Le fera-t-il? Rien n'est moins sûr. Et pendant ce temps les autorités continueront d'accuser les malades de creuser le trou de la Sécu!