"Je tiens à rendre hommage à la prise de responsabilité collective dont les signataires ont fait preuve, en s'engageant dans cette voie courageuse et porteuse d'une nouvelle dynamique". Voilà en quels termes Louis Gallois, président de la SNCF, s'adresse par courrier personnel à l'ensemble des cheminots, en félicitant les centrales syndicales pour leur signature de l'accord sur "l'amélioration du dialogue social et la prévention des conflits".

Il souligne également la "nouvelle installation de délégués syndicaux dans les établissements" et le fait que "la concertation deviendra ainsi le mode normal de nos relations sociales". Auparavant, le représentant syndical était chargé des relations avec la direction. Désormais, un responsable syndical (et pas nécessairement le représentant) disposera officiellement de temps supplémentaire pour aller discuter -pardon, se concerter- avec la direction afin de "dialoguer plus en amont" du préavis de grève. Donc, pour ce qui est de discuter entre syndicats et direction, cela va discuter! Mais ce qu'il en sortira de bon -autre que du vent ou des broutilles- pour les cheminots, c'est une autre histoire.

Gallois conclut sa lettre en s'adressant aux cheminots: "Votre implication est (...) essentielle". Certes. Mais les cheminots pourraient bien ne pas concevoir cette implication comme Gallois et les syndicats l'imaginent.