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Pensions de réversion : Raffarin a dû faire marche arrière
Raffarin vient de faire une mise au point sur les pensions de réversion touchées par les veuves et les veufs, après le décès de leur conjoint. Le projet de réforme proposé l'été dernier avait en effet déclenché un tollé.
En particulier, le nouveau mode de calcul des ressources des conjoints survivants, qui conditionne l'obtention d'une pension de réversion, aurait entraîné pour beaucoup une diminution, voire une suppression pure et simple de ce revenu. Sur ce point, le gouvernement a fait machine arrière, mais tout n'est pas encore très clair dans le reste du projet.
Actuellement, le conjoint survivant a droit à 54% de la retraite du conjoint décédé, s'il a au minimum 55 ans et moins de 15000 euros de revenu annuel. Dans ce calcul du revenu annuel, le premier projet prévoyait d'inclure la pension de réversion versée par les caisses de retraite complémentaire, ce qui entraînait automatiquement un dépassement du plafond pour un bon nombre de veuves ou de veufs: beaucoup se seraient retrouvés privés de plusieurs centaines d'euros de retraite: une véritable escroquerie! Finalement, le calcul des conditions de ressources n'inclura ni les revenus du patrimoine ou de l'épargne-retraite ni la part de retraite complémentaire du conjoint décédé.
Raffarin a mis cette volte-face au bénéfice de son gouvernement -à croire que le premier projet aurait été concocté à son insu! À l'en croire également, certaines des nouvelles mesures sont des cadeaux: la réversion pourra être obtenue sans condition d'âge, en 2010; le remariage n'entraînera plus la suppression de la réversion; quant au montant versé, qui n'est pas révisable actuellement, il ne le sera pas non plus dans le nouveau projet, mais seulement à partir du moment où le bénéficiaire aura 60 ans. Que se passera-t-il avant 60 ans? On peut supposer que les ressources du bénéficiaire seront régulièrement recalculées et le montant de la réversion aussi.
Raffarin a solennellement déclaré sur TF1: "J'ai écouté les Françaises et les Français". En effet. Toutes les voix qui se sont élevées, jusqu'à celles des cadres de la CGC, avaient été plus que critiques et il valait sans doute mieux, pour le Premier ministre, éviter de se mettre à dos trop de gens, y compris dans son propre électorat.
Mais on ne sera pas assez naïf pour imaginer qu'il en restera là dans sa volonté d'économiser sur le dos des salariés et des retraités ni pour considérer comme un cadeau le fait qu'il ait été contraint de reculer.