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Leur société
Communes riches et pauvres : Les riches n’en peuvent plus, on leur prend trop
Ce ne fut qu'une péripétie parlementaire. Sans conséquence, puisque l'amendement proposé ne fut pas voté par la vingtaine de députés présents à l'Assemblée. Mais la péripétie est significative de l'état d'esprit du gouvernement et de la droite.
Balkany, député UMP, maire d'une commune cossue de la banlieue parisienne, Levallois-Perret, avait déposé un amendement concernant le financement d'un fonds destiné à aider les communes les plus pauvres de l'Île-de-France en taxant les plus riches, comme Neuilly, ou Levallois-Perret justement.
Balkany proposait une modification du calcul de la taxe qui aurait permis aux localités dans lesquelles vivent les privilégiés de la fortune de se dérober à ce devoir de solidarité qu'on leur imposait. Cette proposition avait l'aval de Sarkozy, ministre des Finances, et aussi maire de Neuilly. Mais les élus de gauche s'y opposaient ainsi que le député-maire UDF de Drancy, commune pauvre de la Seine-Saint-Denis.
Balkany a fait alors une colère, s'écriant: "Les villes qui gèrent bien (comme Levallois) en ont assez d'être tondues pour aider les élus de gauche qui gèrent mal la leur et donner aux Restos du coeur." C'est vrai, quoi! Ce n'est pas aux riches de payer pour que les plus pauvres puissent avoir un repas en hiver.
Cela fait penser aux propos de Marie-Antoinette, lors de la Révolution française, en 1789, en réponse aux femmes du peuple qui manifestaient à Versailles pour réclamer du pain: "S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche". Ce conseil eut une conséquence fâcheuses pour elle. Balkany n'a connu, lui, pour déboire, que le désagrément de voir son amendement repoussé.
Il s'en sera vite consolé en allant boire un grand cru dans un grand restaurant de sa belle ville. Quel enfoiré! aurait dit Coluche.