La direction de l'usine PCA d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, vient d'annoncer aux 6000 salariés le licenciement de 500 d'entre eux; elle dit pudiquement qu'il s'agit de fins de mission d'intérim, mais cela n'en fait pas moins 500 travailleurs qui vont se retrouver au chômage.

350 autres travailleurs, en équipe de nuit, devront changer d'équipe et passer en journée. La direction veut arrêter à partir de fin décembre la moitié de la production faite de nuit. Elle prétend à la fois s'adapter à un marché qui serait en baisse et équilibrer la production entre les usines qui fabriquent le modèle C3, c'est-à-dire Madrid et Aulnay. Oui mais pourquoi licencier des travailleurs? Rien ne l'y oblige, tous les bras sont utiles dans une usine où les charges de travail et les cadences n'ont pas arrêté de grimper.

On ne sait pas sur quelles informations la direction fait ses prévisions, mais elles apparaissent comme des explications après-coup pour une politique déjà décidée: cette date était prévue depuis plusieurs mois, puisque nombre d'intérimaires avaient signé un contrat qui se terminait justement fin décembre; depuis un an, dans les ateliers, les chefs répétaient qu'il n'y aurait pas d'embauche d'intérimaires. Tout était donc prévu depuis longtemps.

La direction invoque une baisse du marché en Europe uniquement, et pour l'ensemble des voitures vendues. Mais le détail des ventes montre au contraire que la C3 se vend très bien: plus 29%. D'ailleurs, vis-à-vis des journalistes, la direction emploie d'autres arguments, donne d'autres chiffres, par exemple le chiffre d'affaires du groupe qui est en augmentation de 4% pour la fin de troisième trimestre 2004. L'argent rentre donc.

En tout cas, dans cette usine conçue au départ pour produire 1000 véhicules par jour, la direction, à force de rabioter sur tous les temps, arrive à nous faire sortir 1800 véhicules. Si elle veut n'en sortir maintenant que 1500, cela pourrait nous permettre de travailler moins vite... Voici une logique que les patrons ne comprennent pas et qu'il va falloir leur apprendre!