Dans le cadre de la restructuration des Hospices Civils de Lyon (HCL), deux services de l'Hôtel-Dieu de la ville, la réanimation et une partie de la chirurgie, doivent fermer, le premier le 24 décembre et le second dès le 21 novembre. Alors qu'ils estiment que ces fermetures avaient sûrement été étudiées et décidées depuis des mois, les soixante agents concernés n'ont eu connaissance de cette décision que début septembre. Et, ce qui a provoqué leur colère, deux mois après ils ne savent toujours pas ce qu'ils vont devenir.

Depuis le début, une grande méfiance s'est installée vis-à-vis de la direction. Une charte d'accompagnement social a bien été mise en place pour étudier les voeux des agents et leur proposer une mutation. Mais la direction n'a cessé de tergiverser, distillant au compte-gouttes la liste des postes disponibles afin de tenter d'obtenir que la plupart des agents acceptent une mutation à l'hôpital de la Croix-Rousse, établissement faisant partie, comme l'Hôtel-Dieu, du Pôle Nord hospitalier. Pour différentes raisons (éloignement géographique, conditions de travail plus difficiles), ceux-ci, dans leur majorité, n'en veulent pas. Ce que voulaient les agents, c'est la liste complète de tous les postes disponibles, non sur un seul hôpital, mais sur l'ensemble des HCL, afin de pouvoir choisir le plus largement possible leur nouveau poste.

Un comité de vigilance a alors été mis en place début octobre, pour dénoncer le mépris de la direction vis-à-vis du personnel, faire pression sur elle et exiger la plus grande transparence sur les mutations proposées. Il s'est réuni régulièrement, pratiquement toutes les semaines, avec de cinq à dix participants, rassemblant les voeux des agents, les informant sur leurs droits, éditant un petit journal pour faire le point sur l'évolution de la situation et la porter à la connaissance de tous. Devant les lenteurs répétées de la direction, un rassemblement devant le siège administratif des HCL, avec banderoles et invitation des médias, a été organisé vendredi 5 novembre, ce qui a contraint la direction du Pôle Nord à recevoir le jour même les trente manifestants et à s'engager à rendre les propositions de mutations le mercredi 10 novembre.

Celles et ceux qui se sont organisés avec et autour du comité de vigilance ont appris à juger une direction qui ne parle que de communication, de dialogue et de concertation mais qui, dans les faits, se comporte à l'opposé. Leur mobilisation leur a permis d'accélérer les procédures d'affectation dans leurs nouveaux postes. Et surtout, elle peut servir d'exemple aux agents des autres services de l'hôpital, dont certains vont sans doute subir des restructurations semblables dans les années à venir. Pour l'instant, les agents attendent de pied ferme les réponses de la direction et sont décidés à rester mobilisés s'ils n'obtiennent pas des mutations en accord avec leurs voeux.