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Leur société
Fonction publique : Salaires à la traîne
Le ministre de la Fonction publique, Renaud Dutreil, a reçu lundi 8 novembre les sept fédérations syndicales de fonctionnaires pour un "rendez-vous salarial". Mais s'il veut bien discuter des salaires des fonctionnaires, il n'a pas pour autant l'intention de les revaloriser.
Selon lui, en quatre ans, leurs salaires moyens ont augmenté de 3% à 4% par an, ce qui, compte tenu de l'inflation, aurait entraîné une augmentation moyenne de leur pouvoir d'achat de 1,3% à 2,3% chaque année. C'est en se basant sur les mêmes données qu'en 2003 le ministre de la Fonction publique n'avait accordé aucune augmentation générale des salaires aux fonctionnaires, et seulement 0,5% en 2004.
Sauf qu'en l'occurrence, "moyen" ne veut rien dire quand on parle des salaires. Dans la Fonction publique, ils évoluent à l'ancienneté: avec le vieillissement, de plus en plus d'agents se retrouvent dans les derniers échelons, ce qui a pour conséquence d'augmenter la masse salariale, donc la "moyenne" des salaires. Mais il faut attendre un certain nombre d'années (et de plus en plus d'années avec l'ancienneté) pour un changement d'échelon qui, de toute façon, ne concerne à chaque fois qu'une minorité de fonctionnaires. Sans parler de tous ceux qui, embauchés sous statut précaire comme les contractuels ou les vacataires, restent toujours au salaire de base, n'ayant jamais l'ancienneté nécessaire pour gravir ces échelons. En déduire qu'il y a eu une hausse du pouvoir d'achat de l'ensemble des fonctionnaires relève de l'escroquerie, alors que la hausse des prix, elle, pèse sur tous.
C'est oublier aussi qu'entre une minorité de hauts fonctionnaires qui ont un salaire confortable -auquel s'ajoutent diverses primes ou avantages- et les agents de catégorie D, tout en bas de l'échelle, qui sont payés au smic, il y a un monde qui ne peut être exprimé par une moyenne!
Comme l'ensemble des salariés, les fonctionnaires connaissent une baisse réelle de leur pouvoir d'achat et la plupart ne sont en rien les "privilégiés" que présente le gouvernement de façon mensongère.