Après une hausse du nombre de chômeurs au mois d'août dernier, le chômage aurait très légèrement régressé en septembre, de 0,3%. Avec 6900 chômeurs de moins, il y aurait tout de même deux millions et demi de sans-emploi, ce qui est considérable. À tous ceux qui sont ainsi privés d'emploi, il conviendrait d'ajouter près de 500000 travailleurs exerçant une activité professionnelle de moins de 78 heures par mois. Des chômeurs à temps partiel, en quelque sorte, qui recherchent sans succès un emploi à temps complet. Le nombre de chômeurs serait demeuré quasiment stable tout au long de l'année et atteint près de 10% de la population active.

Il n'en faut pourtant pas davantage pour que Raffarin se vante d'avoir stabilisé le chômage et prédise que sa baisse sera là en 2005. En attendant, dans les faits, la situation continue de se dégrader pour le monde du travail. Le nombre des chômeurs de moins de 25 ans augmente, tout comme celui des femmes et des chômeurs de longue durée. Près de 750000 d'entre eux sont inscrits à l'ANPE depuis un an et plus. Quant aux chômeurs qui n'ont pas d'emploi depuis plus de deux ans, leur nombre accuse une hausse particulièrement sévère, plus 2,3%.

Et pourtant, nous serions paraît-il entrés dans une période de légère embellie économique qui, et c'est le moins que l'on puisse dire, ne se manifeste absolument pas au niveau de l'emploi. Mais cela n'est paradoxal qu'en apparence car, en fait, toutes les entreprises, y compris les administrations et les services publics, uniquement soucieuses de rentabilité, donnent la priorité aux gains de productivité. Il s'agit pour elles de réduire le plus possible le personnel nécessaire et, pour y parvenir, les plans sociaux, les suppressions de postes et les non-remplacements des départs en retraite sont la règle.

Dans de telles conditions, le chômage ne peut évidemment pas reculer, chômage et bas salaires étant les deux mamelles du profit capitaliste.