Deux affaires judiciaires concernent la fermeture de l'usine Daewoo en Lorraine. La première concerne M. Kim, ex-grand patron de Daewoo, recherché pour malversations en Corée, réfugié en France, soupçonné de faillites frauduleuses et responsable de la mise au chômage de milliers d'ouvriers dont les 1100 employés par Daewoo en Lorraine en janvier 2003. L'affaire suit son cours. M. Kim attend sereinement le jugement, s'il a lieu un jour, dans sa villa de la Côte d'Azur. Notons que M. Kim a de bons amis, comme Gérard Longuet, ex-président du conseil régional, qui lui a permis de s'installer en Lorraine et de bénéficier des fonds publics, ainsi qu'Alain Juppé, qui l'a décoré de la Légion d'honneur.

L'autre affaire concerne un ouvrier de l'usine de Mont-Saint-Martin, en Meurthe-et-Moselle, fermée par M. Kim. Kamel Belkadi a été accusé d'avoir mis le feu aux stocks de l'usine, en janvier 2003, au cours de la lutte contre les licenciements. Il a toujours nié être l'auteur de cet incendie. Aucune preuve matérielle ni aucun témoignage convaincant n'ont pu être produits. De plus l'incendie était une aubaine pour le patron et Kamel Belkadi faisait partie des ouvriers qui luttaient contre la fermeture. Il est d'ailleurs défendu par la CGT. Le 13octobre dernier Kamel Belkadi a été condamné à trois ans de prison dont dix huit mois ferme et 30000 euros d'amende.

Plusieurs dizaines d'ouvriers de Daewoo étaient présents au procès pour soutenir Kamel Belkadi. Pendant la lutte les ouvriers disaient «patrons voyous, ouvriers en prison» et «Daewoo voleur, État complice». Le tribunal a confirmé ce «jugement» des ouvriers.