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Leur société
Situation des handicapés : Mieux vaut être riche et bien portant...
L'Association des paralysés de France, l'APF, a lancé des actions "coup de poing", occupation de sites symboliques, distribution de tracts, mardi 19 octobre, jour où devait être examiné en seconde lecture au Sénat le projet de loi intitulé "pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées". La réalité est en effet très éloignée de l'objectif que prétend atteindre ce projet de loi.
Ainsi, l'APF constate que "la France est un des pays d'Europe les plus inaccessibles". Les lieux recevant du public, bureaux de poste, musées, cinémas, mairies, transports en commun, ne permettent toujours pas l'accueil de personnes handicapées. Sur les vingt-deux capitales régionales françaises, seuls Strasbourg, Besançon et Bordeaux ont un taux d'accessibilité des lieux publics supérieur à 50%; douze villes, dont Paris, ont un taux compris entre 30 et 50%; et sept un taux inférieur à 30%. Les carences sont particulièrement graves en ce qui concerne les transports en commun: le taux moyen global des lignes de bus accessibles n'est que de 11,4%. Au-delà des personnes handicapées, l'APF note que l'inaccessibilité pénalise "toutes les personnes en situation de défaillance physique temporaire ou définitive, du fait de l'âge, de la maladie, de la maternité..."
De plus, beaucoup de personnes handicapées doivent vivre avec des ressources très faibles. Il leur est très difficile de trouver un travail. La loi prévoit certes pour chaque entreprise de plus de vingt salariés l'obligation d'embaucher un certain nombre de travailleurs handicapés... ou de verser une contribution à un fonds de solidarité. Mais les patrons préfèrent souvent payer plutôt que d'aménager des emplois handicapés. Enfin, l'allocation adulte handicapée (AAH) dont bénéficiaient 770000 personnes, au 31décembre 2003, ne s'élève qu'à 587,74 euros par mois! L'APF réclame d'ailleurs que leur revenu minimum ne soit pas inférieur au smic.
Il y a loin des grandes déclarations d'intentions gouvernementales à la réalité. Consacrer une partie suffisante de l'argent public à améliorer les conditions de vie des personnes handicapées devrait aller de soi. Mais dans ce domaine, comme dans tous ceux qui concernent l'intérêt de la population, le gouvernement fait le choix inverse.