Le ministre de la Justice, juge et partie21/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1890.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le ministre de la Justice, juge et partie

Être contrôlé à 160 km/h sur autoroute, qui plus est en pleine semaine de la sécurité routière, cela peut aller loin. Et cela la fiche mal quand on apprend, car cela ne pouvait pas passer inaperçu, que dans ladite voiture circulait un certain Dominique Perben, Garde des Sceaux de son état, autrement dit le ministre de la Justice.

Interrogé par les gazettes, Perben a cherché à laisser planer un doute sur la réalité des faits, affirmant ne pas s'être rendu compte de l'excès de vitesse. Puis, sévère mais juste comme la Loi qu'il est censé incarner, il a réclamé des sanctions... contre son chauffeur! "S'il doit se confirmer qu'il y a eu faute de mon chauffeur, a-t-il déclaré, il doit y avoir une sanction, comme pour tout un chacun".

"Tout un chacun" se voit facturer 90 euros (et bien plus s'il attend pour payer) un dépassement de 5 kilomètres/heure de la vitesse autorisée. Mais, évidemment, "tout un chacun" ne roule pas en voiture de fonction et ne peut pas rejeter courageusement la faute sur son chauffeur. Moralité: la loi, qui est la même pour tous, fait que, dans le pire de cas, Perben n'aura qu'à changer de chauffeur...

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