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- Lutte ouvrière n°1890
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CEAC - Nanterre (Hauts-de-Seine) : En lutte pour une indemnisation correcte
La CEAC, usine de batteries automobiles de la banlieue parisienne, à Nanterre, a été successivement filiale de la CGE, de FIAT puis d'EXIDE, une multinationale américaine.
L'usine de Nanterre emploie 161 ouvriers en fixe et une vingtaine d'intérimaires. Il y a huit ans, deux usines de province avaient fermé. À l'époque, les ouvriers avaient obtenu des indemnisation allant de 16000 à 66000 euros, suivant l'ancienneté. Maintenant, c'est au tour de Nanterre de fermer.
La direction s'obstine à discuter de formations et de mutations en province avec les délégués syndicaux centraux, alors que la grande majorité d'entre nous souhaitent des indemnités de licenciement.
Par deux fois nous avons occupé le siège, à Gennevilliers, où avaient lieu les discussions. Et il a bien fallu que le directeur parle argent. Une première fois, en septembre, le directeur en est arrivé à faire une proposition qui se situait presque au niveau du plan d'il y a huit ans. Mais à peine avions-nous quitté le siège qu'il réduisait ses propositions. Le 12 octobre, nous avons réoccupé la salle des négociations toute la journée et toute la nuit. Par trois fois, le patron, au lieu d'augmenter le total des indemnités de licenciement, retirait à l'un pour donner à l'autre. À la fin de la nuit, le sol était jonché de feuilles sur lesquelles figuraient les propositions patronales déchirées par les ouvriers.
Le lendemain, on en était à une nouvelle proposition acceptable, puisqu'elle ajoutait 20% de plus dans l'enveloppe. Les indemnités s'étalaient de 18000 à 69000 euros. Mais on était encore loin du compte.
Cela ne compense pas ce que nous perdons en perdant notre travail. Un ouvrier de 51 ans a calculé qu'il lui faudrait 250000 euros jusqu'à la retraite, qu'il est obligé de prendre à 65 ans, n'ayant pas toutes ses annuités.
Nous avons travaillé dans le plomb et l'acide, en 3x8, pendant des années. Comment évaluer la dégradation de notre santé et ses conséquences?
Nous ne savons ni quand ni comment nous obtiendrons notre dû, mais une chose est sûre: c'est aux patrons de payer pour ce qu'ils ont détruit.