Renault VI Vénissieux - Saint-Priest (Banlieue lyonnaise) : Welcome chez Meritor !13/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault VI Vénissieux - Saint-Priest (Banlieue lyonnaise) : Welcome chez Meritor !

Depuis lundi 4 octobre, une partie des usines Renault Véhicules Industriels (RVI) est passée sous le contrôle du groupe américain ArvinMeritor.

Après avoir vendu à Iveco l'usine d'Annonay, qui fabriquait les cars et bus, Renault avait vendu le reste de RVI (fabrication des camions et véhicules militaires) à Volvo. C'est donc Volvo qui vient de passer deux accords avec ArvinMeritor, qui détient désormais à 51% l'usine Ponts et Essieux de Saint-Priest (509salariés) et la fonderie de Vénissieux (181salariés).

Les pourparlers duraient déjà depuis un moment. Les actionnaires ont entériné la cession lundi 4 octobre, après que la Commission européenne eut donné son feu vert. Les nouveaux directeurs de l'usine Ponts, venus des États-Unis, qui depuis le retour des congés étaient déjà discrètement dans la place, se sont présentés officiellement mercredi 6. L'ensemble des salariés, y compris intérimaires, a été convoqué à plusieurs assemblées à la cantine, où les directeurs ont fait leur show, par traducteur interposé.

Des ouvriers, qui sont depuis plus de trente ans dans l'usine et qui ont toujours fabriqué des ponts, ont entendu avec surprise les nouveaux venus leur dire: "Bienvenue chez nous"! et leur expliquer qu'ils "adoraient" les ponts, et que les ponts, c'est leur métier. Il faut dire qu'ArvinMeritor est numéro1 de la fabrication des ponts en Amérique du Nord et désormais aussi en Europe pour les poids lourds.

Les salariés sont inquiets sur l'avenir car la convention d'entreprise va être renégociée, et ils ont peur que les avantages maison soient remis en cause, bien que la direction, dans ses courriers, se veuille rassurante. De même pour les emplois aux Ponts car l'accord n'est que pour trois ans, et on ne sait pas ce qui se passera après.

Déjà on sait qu'une bonne partie de l'usinage va disparaître et serait compensée par du montage, et beaucoup de travailleurs pas jeunes craignent d'avoir un travail plus pénible. Les nouveaux dirigeants ont annoncé vouloir tripler la production d'ici à 2009, mais ce ne sera pas le même travail, et ils ne disent pas s'ils comptent embaucher. Il y a actuellement 200 intérimaires, et on leur a fait savoir qu'il serait souhaitable, à l'avenir, qu'ils passent par Manpower, qui deviendrait le fournisseur quasi exclusif d'intérimaires.

Un mauvais coup est tombé quand la direction de RVI a annoncé aux syndicats qu'elle envisageait de prolonger les départs en préretraites dans le cadre du Casa... mais que cela ne concerne, bien sûr, que ceux qui sont restés RVI! Pour les travailleurs de la Fonderie, qui ont toujours eu un travail particulièrement dur, et dont beaucoup sont fatigués, cette annonce le lendemain de la vente a été prise comme une provocation.

Jusque-là, les ouvriers n'ont pas vraiment essayé de s'opposer à la vente, car cela leur semblait perdu d'avance. Mais si la nouvelle direction voulait remettre en cause des acquis, elle pourrait avoir affaire à leur réaction.

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