Traitement des déchets nucléaires : Sans danger ? Pas pour les populations !07/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Traitement des déchets nucléaires : Sans danger ? Pas pour les populations !

L'arrivée à Cherbourg de deux navires, transportant 140 kilos de poudre de plutonium militaire en provenance des États-Unis, a provoqué la protestation des milieux écologistes et antinucléaires. D'autant que ce chargement devant être retraité à Cadarache, dans les Bouches-du Rhône, et qu'après avoir traversé l'Atlantique, il devra parcourir 1200 kilomètres en camion à travers tout le pays.

Avec Greenpeace, les protestataires veulent attirer l'attention de l'opinion publique sur les dangers que font courir de tels convois.

C'est un fait que le plutonium, jusque-là utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires, est extrêmement dangereux. Et que même si, comme le prétendent les dirigeants d'Areva, société française spécialisée dans le retraitement des matériaux nucléaires avec notamment les sites de La Hague et de Cadarache, des précautions toutes particulières sont prises au niveau du conditionnement comme du transport, on ne peut totalement exclure les risques liés au déplacement de ce type de matériaux sur de très longues distances.

Pour justifier et valoriser ses activités, Areva prétend aujourd'hui s'inscrire dans le cadre du désarmement mondial. Ses installations, celles de Cadarache notamment, permettraient de produire un combustible pour l'industrie nucléaire civile en retraitant du plutonium militaire, devenu inutile du fait de la réduction des armements nucléaires amorcée par les États-Unis et la Russie depuis une dizaine d'années.

Mais cela n'enlève rien au caractère aberrant et dangereux de cette situation. De nombreux pays se sont dotés d'une industrie nucléaire, à des fins civiles comme à des fins militaires, sans que leurs classes dirigeantes se soucient du devenir de leurs déchets, qui peuvent représenter longtemps un véritable danger.

Et les États-Unis ne font pas exception. Résultat, à défaut de s'être équipés pour traiter sur place la totalité de leurs déchets, ils font traverser les océans et parcourir des milliers de kilomètres de routes à des tonnes de matériaux radioactifs. Avec tous les risques que cela implique pour l'environnement et les populations concernées.

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