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Leur société
Corse : Du nationalisme au poison raciste
Même si l'assassinat, le 17septembre, d'un gérant-pompiste d'origine marocaine procède d'un règlement de comptes, selon ce que la police semble à présent affirmer, le nombre d'agressions racistes s'aggrave dans l'île. Une manifestation a d'ailleurs été organisée le 18 septembre par des associations antiracistes, à l'université de Corte.
Le même jour, une tentative d'attentat en direction d'un véhicule du consulat du Maroc avait eu lieu. Les violences racistes à l'égard d'habitants d'origine maghrébine (56 recensées en un an) ont plus que doublé par rapport à l'année précédente. Depuis 2002, la pesanteur du climat xénophobe et raciste pousse une partie de la population ouvrière corse d'origine marocaine (près de la moitié des immigrés vivant en Corse) à envisager de quitter l'île.
Les courants nationalistes qui sévissent en Corse ne sont de toute évidence pas étrangers à tout cela. Les groupes jouant les clandestins rivalisent dans l'ignominie, l'un faisant circuler une liste de noms maghrébins présentés comme "délinquants", l'autre applaudissant à la suite de l'attentat contre la demeure d'un entrepreneur algérien début septembre, sans compter les menaces proférées à l'encontre de personnes ou d'associations antiracistes.
C'est malheureusement l'aboutissement logique de la dérive de groupes nationalistes rivalisant dans l'hostilité à tout ce qui n'est pas corse, réglant leurs différends à coups de fusil-mitrailleur. Leurs méthodes sont de plus en plus calquées sur celles des milieux mafieux et leurs objectifs n'ont pas grand-chose à voir avec une quelconque défense des intérêts de la population de l'île.