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Dans les entreprises
STMicrolectronics (Rennes) : Licenciements et reclassements bidons
Après un an de lutte contre la fermeture de leur usine, les salariés de STMicroelectronics continuent de se rassembler régulièrement devant l'usine et d'y tenir tous les mardis midi une assemblée générale qui réunit une centaine de personnes.
Mardi 7 septembre, cette assemblée s'est déplacée devant le tribunal des prud'hommes pour le rendu du jugement de la plainte pour recours abusif à l'intérim qu'une cinquantaine de salariés intérimaires avaient déposée à l'automne 2003.
Le tribunal a plusieurs fois repoussé sa décision. Cela arrangeait bien la direction qui craignait que la probable requalification des contrats d'intérim en contrats à durée indéterminée (CDI) ne la contraigne à intégrer ces intérimaires à l'effectif et à revoir son plan de licenciements. Finalement les contrats ont bien été requalifiés en CDI, mais sans réintégration à l'effectif sous prétexte que l'usine est aujourd'hui quasiment vide. Cela permet à la direction de STM d'économiser sur le dos des intérimaires qui toucheront des primes de licenciements a minima.
Les salariés veulent aussi répondre à la direction de STM, qui laisse entendre que 40% des salariés licenciés seraient reclassés. La réalité est tout autre. Sur les 464 salariés en CDI, une petite cinquantaine continuent à travailler dans l'usine, mais en sous-traitance de STM, dans le cadre d'une activité reprise par quelques cadres à qui STM fournit, pour quelques années, approvisionnements et commandes. Une cinquantaine ont accepté une mutation. Une soixantaine ont été mis en préretraite. Les autres, soit environ 300 personnes, auxquelles il faut ajouter les 120 emplois précaires que comptait l'usine, ont été licenciés. Sur les 300 salariés en CDI, seulement 72 ont retrouvé du travail, dont seulement 54 en CDI. Six de ces 72 ont déjà perdu leur nouvel emploi.
Dans la majeure partie des cas, les travailleurs ayant retrouvé un emploi ont dû accepter une baisse importante de leur salaire, allant parfois jusqu'à 40%. Par exemple, le protocole mis au point entre la direction de STM et un sous-traitant de l'automobile prévoit que les salariés soient repris à 80% de leur ancien salaire! Cette entreprise était censée fournir 100 ou 150 emplois. En fait 36 salariés y ont retrouvé du travail. Et les effets d'annonce continuent. La direction de STM parle maintenant de 125 emplois dans un centre de traitement de procès-verbaux, lié aux radars automatiques, qui serait créé à Rennes!
La réalité est donc bien différente de ce qui dit la propagande patronale. Cette réalité, les salariés de STM continuent à la dénoncer grâce à la mobilisation qu'ils ont su maintenir jusqu'à aujourd'hui.