Fotovista - Pantin (93) : Les travailleurs refusent d'être corvéables à merci16/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1885.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fotovista - Pantin (93) : Les travailleurs refusent d'être corvéables à merci

"Les primes de qualité sont aléatoires et vous n'avez qu'à bien travailler", a répondu le patron aux ouvriers qui demandaient des comptes. C'est ce qui a fait déborder le vase chez Fotovista, une centrale logistique dont les entrepôts sont installés depuis une dizaine de mois à Pantin en Seine-Saint-Denis, et qui y emploie 98 salariés et environ un millier dans tout le pays. Fotovista fournit des magasins dans toute l'Europe en matériel photo, commandé en gros chez différents fabricants.

Les travailleurs sont magasiniers, préparateurs de commandes, caissières, ouvriers d'entretien, etc. Les salaires sont d'environ 1100 euros bruts, un peu plus pour les anciens. Les heures supplémentaires sont payées sous la forme d'une prime exceptionnelle. Il existe une autre prime dite "de qualité". Depuis quelques mois, ces primes (entre 50 et 100 euros) versées à la tête du client ont été diminuées ou même supprimées totalement!

Le patron pensait peut-être que les salariés allaient se laisser faire et accepter docilement sa dictature et la diminution des primes. Ce n'est pas le cas. Ils ont signé massivement une pétition demandant l'organisation d'élections de délégués du personnel et du CE. Ils sont allés voir la CGT. Un délégué syndical a été nommé. Depuis, il a été agressé physiquement à coups de palette par son responsable. Ce dernier a été licencié, mais le délégué syndical a été mis à pied et la direction voudrait le licencier.

En voyant qu'un syndicat prenait pied dans son entreprise et que les salariés voulaient avoir leur mot à dire, la direction a vraiment "disjoncté". Elle se paye les services de deux juristes pour mettre des bâtons dans les roues du nouveau syndicat. Et elle a tout essayé pour intimider les travailleurs. Plusieurs ont été licenciés, chaque fois avec le même motif: "violation de la discipline de l'entreprise".

Pour la direction de Fotovista, les esclaves salariés doivent travailler et la boucler. Mais elle a bien été obligée d'organiser les élections de délégués du personnel. Et elle a contre-attaqué en impulsant une autre liste syndicale concurrente. Elle s'est acharnée sur le délégué syndical CGT (mis à pied à titre conservatoire en attendant la décision de l'inspection du Travail), à qui elle n'a pas envoyé les bulletins permettant de voter par correspondance; et de même pour des salariés en congé. Mais ces manoeuvres n'ont servi à rien. Les trois candidats de la CGT ont été élus.

Et les ouvriers qui s'étaient réunis auparavant pour définir leurs revendications (notamment: zéro licenciement, augmentation des salaires, avec au moins le smic pour tous, le 13e mois, les 35 heures, une mutuelle, accès au logement par le 1% patronal) ont bien l'intention de se défendre.

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