- Accueil
- Lutte ouvrière n°1884
- Vallourec Laigneville (Oise) : En lutte contre le plan de fermeture
Dans les entreprises
Vallourec Laigneville (Oise) : En lutte contre le plan de fermeture
Les 117 travailleurs de l'usine Vallourec de Laigneville dans l'Oise, qui ont à faire face à un plan de fermeture de leur usine, ont vu l'offensive du groupe se poursuivre pendant les congés du mois d'août.
Le groupe Vallourec, numéro Un mondial dans sa spécialité, est contrôlé par Vincent Bolloré, une des premières fortunes du pays. Le groupe a une santé florissante et le prix de l'action a grimpé de 50% en un an. La fermeture de l'usine n'a pour but que d'augmenter encore les bénéfices en faisant réaliser le travail de Laigneville, sans embauche, par les salariés des autres usines du pays.
Pendant des mois, des discussions ont eu lieu à la demande de salariés, avec quelques engagements de la part de Vallourec, mais toujours de façon ambiguë. À la veille des congés du mois d'août, la direction a pris l'offensive, en montrant qu'elle se moquait de la loi. Les consultations obligatoires en cas de licenciements économiques n'ayant même pas commencé au niveau de l'usine, les dirigeants du groupe ont fait clore la procédure au niveau du Comité central d'entreprise, en l'absence d'une bonne partie des représentants du personnel, lors d'une réunion tenue à 800 kilomètres de là, à Pau, "pour raisons de sécurité", ont-ils invoqué. Il est vrai que depuis des mois les salariés de l'usine exigent simplement l'application de la loi, en réclamant leur reclassement effectif là où ils habitent, et une indemnisation financière de 60000 euros.
Après avoir bénéficié du soutien sans faille du directeur départemental du travail, les dirigeants du groupe ont fait fermer fin juillet, en toute illégalité, l'usine avec l'aide des gendarmes, sans respecter aucune des règles légales, comme un vulgaire "patron-voyou". Ce sont des vigiles privés qui ont pris la succession des gendarmes pour garder l'usine fermée, avec chiens et hommes armés.
De plus, pendant les congés, la direction du groupe a fait assigner le Comité d'entreprise au tribunal pour imposer la tenue de réunions que le secrétaire refusait d'accepter à cause des multiples violations de la loi constatées. Le juge des référés de Beauvais ne s'est guère embarrassé pour avaliser tout ce que la direction Vallourec lui demandait.
Le directeur de l'usine n'a pas hésité, le 4 septembre, à déclarer dans la presse locale que l'attitude de la direction était justifiée par les menaces, totalement inventées par lui, de déversement dans la nature de produits toxiques par les salariés. Le personnel et leur syndicat CGT ont rétabli la vérité et lancé un appel à la solidarité. Car, comme ils le déclarent dans leur appel rendu public, patron et État voudraient punir les salariés de leur lutte et faire un exemple pour décourager toute autre résistance future et pouvoir mener à l'avenir des offensives encore plus dures contre les autres salariés.
Au-delà de cet appel, qu'ils ont commencé à diffuser, les travailleurs de Vallourec n'ont pas permis, mardi 7 septembre, malgré un nouveau déploiement de plusieurs dizaines de gendarmes encore mobilisés au service de la direction, que l'ouverture de la procédure de licenciement puisse commencer à Laigneville. En effet celle-ci est déjà close au niveau de l'ensemble du groupe, et la direction a remis en cause tout ce qu'elle s'était engagée à accorder au cours des réunions précédentes. Ils ont d'ailleurs fait savoir qu'ils saisissaient les tribunaux pour demander le respect de la loi. Par ailleurs ils ont demandé à nouveau l'intervention dans ce sens du préfet et du ministre du Travail.
Malgré toutes ces intimidations, les salariés de Vallourec continuent de résister. Ce refus de se laisser faire et le scandale de cette situation, dont la presse et la télévision locale se font de plus en plus l'écho, ne peut que renforcer le soutien et la sympathie des travailleurs de la région envers ceux de Vallourec. Et cela aussi compte pour l'avenir.