Jeudi 19 août, vers 12 h 30, à la Somero, un ouvrier de 36 ans qui travaillait sur une presse a été tué par une roue d'entraînement de la machine. Cette grosse pièce de 1,50 m de diamètre, et qui pèse environ une tonne, a éclaté et a écrasé l'ouvrier; elle n'était pas équipée de carter de protection.

La Somero est une entreprise de 70 personnes. Sous-traitante de Peugeot, elle fait partie du groupe Schlienger, qui compte une autre filiale à Ronchamp (Setrafac) et a son siège à Didenheim, en Alsace.

Les militants de la CGT et d'anciens salariés de cette usine dénoncent publiquement l'absence totale de sécurité qui y règne: "L'entretien du parc machines était inexistant. Aujourd'hui on n'arrête plus les presses pendant les congés d'été pour y faire une visite de contrôle approfondie. Des accidents, ici, il y en a. En mars, une dame a eu deux doigts coupés..." Il y a quelque temps, le secrétaire du CHSCT avait fait arrêter une presse jugée dangereuse. Cela lui a valu 44 jours de mise à pied! "À la Somero Ronchamp, ce n'est ni plus ni moins que Germinal."

Plusieurs injonctions de la CRAM de Bourgogne Franche-Comté demandant à la direction la "remise en état des presses" sont restées lettre morte. La dernière précisait "avant la neutralisation de toutes les machines non conformes". L'inspecteur du travail déclarait dans la presse locale: "La Somero a un passif lourd..." Aujourd'hui, un ouvrier vient d'y laisser sa peau, victime de la rapacité des patrons du groupe Schlienger.