Snappon-GDX - Chartres (Eure-et-Loir) : Intervention policière pour aider le patron licencieur02/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snappon-GDX - Chartres (Eure-et-Loir) : Intervention policière pour aider le patron licencieur

C'est sous la protection d'une demi-compagnie de CRS et d'unités départementales de la police que le patron de Snappon a fait évacuer, les 26 et 27 août, les presses et les machines-outils de cette usine.

Installée à Chartres depuis 1965, l'usine a regroupé jusqu'à 500 travailleurs. Elle en comptait encore 260 et fabriquait des joints d'étanchéité pour l'automobile. Elle avait été rachetée en 2000 par le groupe américain Gencorp. Le nouveau patron avait procédé, en 2001, à un premier plan social, et un tiers des effectifs avaient disparu. En novembre dernier, il avait annoncé son intention de fermer l'usine, bien qu'il ait promis quatre mois auparavant, suite à une grève sur les salaires, de maintenir l'activité jusqu'en 2006.

En réalité, Gencorp veut augmenter sa rentabilité en transférant l'activité vers ses autres sites (en Seine-Maritime et dans la Nièvre), voire vers ses usines situées en République tchèque.

Depuis plusieurs mois, les salariés se sont opposés à ce projet par différentes actions (débrayages, manifestations, etc.). Ils ont fini par bloquer l'usine en juin au moment où sont arrivées les lettres de licenciement. Mais ils ont eu à faire face à un patron qui a utilisé tous les coups bas possibles:

  • licenciement de deux travailleurs qui s'étaient enchaînés à leur machine pour protester contre la menace de fermeture;
  • rupture unilatérale des négociations qui étaient engagées avec les syndicats pour l'obtention d'une prime de licenciement supérieure au minimum légal (les salariés avaient mis en avant une revendication de 30000 euros au total);
  • première tentative, dans la nuit du 15 au 16 juillet, de déménager les machines. Ce coup de force avait été repoussé grâce à des salariés qui effectuaient une ronde et avaient réussi à appeler du renfort et à faire repartir les déménageurs;
  • jugement, fin juillet, du tribunal de grande instance de Chartres, qui ordonnait la levée des barrages au nom du "droit à la propriété".
  • Depuis, une certaine lassitude se faisait sentir parmi le personnel. Profitant de cette situation, le patron a envoyé ses commandos. L'amertume domine aujourd'hui. Les salariés se retrouvent à la rue avec des primes de licenciement qui se réduisent au minimum légal. Les syndicats proposent de continuer la bataille sur le plan juridique pour faire annuler les plans sociaux de 2001 et 2004.

    Les participants au rassemblement de protestation, vendredi 27 août, étaient convaincus que c'était au patron de payer. D'autant que Snappon-GDX fait partie d'un grand groupe qui a tout à fait les moyens de maintenir les emplois à Chartres.

    Partager