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Leur société
Salaires des PDG : En Allemagne aussi
En ce moment, les grandes entreprises allemandes multiplient les attaques contre le "coût du travail" (augmentant les horaires hebdomadaires des ouvriers, dégradant les salaires et les conditions de travail), et le gouvernement s'attaque aux indemnités des chômeurs. La publication du montant des salaires de certains grands patrons et de leur augmentation ces dernières années a de quoi choquer. Le patron de la Deutsche Post, un des rares qui acceptent de le dire, a touché 1,7 million d'euros en 2003. Celui de DaimlerChrysler reçoit 435000 euros par mois, comme l'a révélé un quotidien populaire, après s'être augmenté de 131% l'an dernier.
Quelques semaines avant des élections aux Länder (les États qui constituent la République fédérale allemande), sentant l'émotion, politiciens de gauche comme de droite se sont tous indignés officiellement. Cela ne coûte pas grand-chose. Le ministre (socialiste) de la Justice a menacé les PDG de faire une loi pour les obliger... à publier leurs salaires s'ils ne le font pas d'eux-mêmes. Ce n'est évidemment pas cela qui va inquiéter les grands patrons.
Mais les critiques sur les énormes salaires "à l'américaine" ont été aussi un peu reprises ou admises par les milieux patronaux eux-mêmes. Et certaines directions d'entreprise proposent de faire des efforts à ce niveau mais c'est en échange des sacrifices qu'ils demandent aux travailleurs, afin de mieux faire accepter ces sacrifices. Le patron de Daimler envisagerait maintenant une baisse de 10% de son salaire. Autre cas: les dirigeants de Volkswagen renonceraient à deux ans d'augmentation de salaire, si les syndicats en admettent autant pour les 103000 salariés. C'est se moquer du monde car, contrairement aux travailleurs qui n'ont que leur salaire pour vivre, les revenus des grands patrons sont bien loin de se limiter à cela et, sous une forme ou une autre, ils tirent profit financièrement de tous les reculs qu'ils imposent aux ouvriers.