Samedi 7 août, une manifestation a rassemblé de 300 à 400 personnes dans le quartier Jaurès-Stalingrad de Paris pour réclamer que la mort d'Ibrahim Kaba, un jeune Gambien de sept ans, ne soit pas oubliée, et qu'un procès ait lieu.

Le 26 juin, dans le quartier Laumière du XIXe, un policier, dans son logement, a tiré avec son arme de service une balle qui, en traversant une cloison, a atteint ses voisins. Le jeune Ibrahim, touché à la tête, est mort et sa cousine de deux ans a été blessée à la cuisse.

Ce drame avait fait la Une des journaux télévisés. Villepin avait exprimé sa vive émotion, sa tristesse et les problèmes de manque de formation des policiers... Puis, plus rien.

La famille de la victime n'a reçu aucunes condoléances, aucune aide matérielle ni conseils des pouvoirs publics. Elle a même été tenue à l'écart de l'enquête, au point qu'elle n'avait même pas porté plainte dans un premier temps.

Cette manifestation, à l'initiative de la famille, des proches et d'associations (comme le Parti Kémite) rassemblait essentiellement des familles et des adolescents d'origine africaine. Elle dénonçait le silence des autorités sur cette affaire et leur volonté de l'étouffer.

De nombreuses pancartes réclamaient que la justice soit la même pour tous, que l'on soit pauvres ou riches, noirs ou blancs, et dénonçaient la justice à deux vitesses qui condamne lourdement les petits délinquants d'origine immigrée mais libèrent sans les poursuivre les policiers responsables de bavures mortelles.