- Accueil
- Lutte ouvrière n°1879
- Prix des fruits et légumes : La distribution se sucre
Leur société
Prix des fruits et légumes : La distribution se sucre
Pour protester contre la baisse des prix de vente de leurs melons, des producteurs du Sud-Ouest en ont déversé trente tonnes, mardi 27 juillet, devant la préfecture de Montauban. Ils dénoncent entre autres l'écart existant entre le faible prix payé au producteur et le prix de vente au consommateur: «Producteur 0,20 euro, consommateur 1,60 euro», pouvait-on lire sur une banderole.
Cette situation n'est pas nouvelle: chaque été, des producteurs dénoncent les pratiques d'escrocs des chaînes de distribution, pour lesquels ils sont de véritables sous-traitants à qui on impose de céder leur production à bas prix -quand ce n'est pas à perte - tandis qu'elles se garantissent de confortables marges bénéficiaires. A l'autre bout, le consommateur, lui, va payer jusqu'à trois euros le kilo de pêches ou d'abricots, deux euros celui de tomates, en pleine saison.
Dans ces conditions, il n'est pas surprenant non plus de voir baisser la consommation des fruits et légumes frais, dont le prix grève lourdement le budget des salariés. Au point que cela inquiète les grandes surfaces, qui organisent des opérations publicitaires pour tenter de relancer leurs ventes. Elles se défendent aussi en prétendant que beaucoup de prix sont inférieurs à ceux de l'an passé! Mais prendre sur leurs bénéfices réalisés tout au long de l'année pour à la fois payer correctement les producteurs et permettre à chaque famille de profiter des fruits de saison à des prix raisonnables et accessibles à tous, elles ne l'envisagent absolument pas.