Plus de 340 morts, environ 300 blessés, tel est le bilan provisoire de l'incendie qui a ravagé le centre commercial d'un quartier populaire d'Asuncion, la capitale du Paraguay.

Après l'explosion d'un réservoir de gaz dans un des restaurants, le feu aurait gagné rapidement tout le bâtiment. Mais le bilan aurait pu être bien moins lourd si le propriétaire du centre n'avait pas donné l'ordre aux vigiles de verrouiller les portes afin d'éviter que les clients puissent partir sans payer. C'est donc dans une prison de flammes qu'ont péri des familles entières et les quatre cinquièmes des employés du centre. Ce propriétaire a sacrifié la vie des autres pour ne pas sacrifier la recette d'un jour de grande affluence. C'est ignoble, mais ça existe.

Les services de secours ont été débordés par l'importance du sinistre. Le Paraguay est un pays pauvre et cela a pesé dans le bilan de cette catastrophe. La télévision paraguayenne a montré des images de pompiers contraints de boucher les trous de leur lance à incendie avec leurs bottes. Faute d'ambulances, des blessés ont été acheminés par camions vers les hôpitaux dont les capacités ont été rapidement dépassées.

Le patron assassin a été mis en examen pour homicide volontaire. C'est bien la moindre des choses. Mais il faudrait aussi faire le procès de cette organisation sociale où le fait d'être pauvre peut aboutir à un tel drame.